Tendances de l'énergie 17/06/2025
Tendances gaz naturel
Les prix PEG du gaz sur l’EEX repartent à la hausse. Après une belle descente en dessous des 33 €/MWh, le prix du gaz repasse la barre des 35 €/MWh. De 32,90 €/MWh le 10 juin, il passe à 35,37 €/MWh le 16 juin. Une hausse qui s’explique par des tensions toujours croissantes au Proche-Orient ainsi que des problèmes de corrosion nucléaire.
Tensions au Proche-Orient : le gaz européen s’enflamme
L’escalade militaire entre Israël et l’Iran commence à se faire sentir sur les marchés. Israël a suspendu la production sur deux de ses quatre principaux champs gaziers offshore, Karish et Leviathan. Cette décision, prise à la demande des autorités israéliennes, vise à limiter les risques après les frappes aériennes israéliennes sur des sites iraniens, suivies d’une riposte massive de drones par Téhéran.
Cette interruption affecte directement les exportations vers l’Égypte, grand consommateur de gaz israélien. Si Le Caire se tourne vers le gaz naturel liquéfié pour compenser, cela pourrait détourner des cargaisons destinées à l’Europe. Résultat immédiat : les prix européens du gaz TTF ont bondi de près de 6 % vendredi matin, atteignant jusqu’à 38,24 €/MWh. À ces tensions s’ajoutent les indisponibilités nucléaires en France et un incident non planifié en Norvège.
Tendances électricité
En une semaine, le prix de l’électricité sur l’EEX a subi une hausse assez spectaculaire. Alors qu’il n’avait plus atteint ce seuil depuis mi-février 2025, le prix de l’électricité passe à 68,79 €/MWh le 13 juin. Entre le 10 juin (62,27 €/MWh) et cette date, il a bondi de 6,52 €/MWh. Le prix est en légère baisse en ce début de semaine, avec 67,88 €/MWh pour le 16 juin. La corrosion détectée sur plusieurs réacteurs nucléaires, combinée aux tensions croissantes au Proche-Orient, sont à l’origine de la hausse des prix de l’électricité.
Corrosion nucléaire : vers une envolée des prix de l’électricité en France
Les marchés de l’électricité français pourraient connaître une forte volatilité dans les mois à venir. En cause : la résurgence des problèmes de Corrosion Sous Contrainte (CSC) sur les réacteurs d’EDF. Selon le cabinet Icis, un scénario de disponibilité nucléaire similaire à celui de 2022-2023 pourrait faire grimper les prix de l’électricité pour 2026 jusqu’à 45 %.
Dans le détail, une perte de 20 % de la capacité nucléaire ferait bondir le contrat Cal 26 de 27 €/MWh, pour atteindre près de 87 €/MWh. Même une baisse modérée de 5 % suffirait à entraîner une hausse de 14 %. Ces tensions auraient aussi un effet domino sur le gaz, dont la demande grimperait de 40 TWh cet hiver et de 66 TWh d'ici à 2026. EDF a déjà identifié de nouvelles fissures sur le réacteur Civaux 2 et doit désormais examiner trois unités supplémentaires. Si les réparations sont intégrées au planning de maintenance, l’impact pourrait être limité.
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