Les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 promettent d'être non seulement un événement sportif de premier plan, mais aussi une vitrine de l'engagement de la France envers les énergies renouvelables. En tant que partenaire officiel de l'organisation, EDF se positionne comme le fournisseur d'électricité 100 % renouvelable pour l'ensemble des sites de la compétition. Ce choix stratégique soulève des questions sur le rôle du nucléaire dans cette démarche, compte tenu du fait qu'EDF exploite 56 réacteurs nucléaires en France.

 

Un engagement sans nucléaire pour les JO 2024

 

Malgré son rôle dans la production d'électricité nucléaire en France, EDF a opté pour une communication sans mention du nucléaire pour les Jeux Olympiques de Paris 2024. Cette décision émane en grande partie de la demande du Comité d'Organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques (COJO), qui a exigé des Jeux alimentés à 100 % par des énergies renouvelables. 

 

Cette exigence veut refléter la transition énergétique en cours en France et la volonté générale de réduire l'empreinte carbone des événements de grande envergure comme les Jeux Olympiques. Avec l'accent mis sur les énergies renouvelables, le nucléaire, bien que propre en termes d'émissions de CO2, a été relégué à l'arrière-plan pour cette occasion.

 

Cette décision a pour objectif de permettre à la France et à Paris de montrer au reste du monde l'importance de promouvoir les sources d'énergie plus durables et respectueuses de l'environnement. En mettant en avant les énergies renouvelables, les Jeux Olympiques de 2024 inscrivent l’hexagone dans une démarche de sensibilisation à l'urgence climatique et de transition vers des formes d'énergie plus vertes et plus durables.


 

Une certification par blockchain de l’énergie renouvelable


 

Pour garantir la provenance réellement renouvelable de l'électricité utilisée lors des JO, EDF a mis en place un mécanisme de certification novateur basé sur la technologie blockchain. Cette approche permet de certifier, heure par heure, que la consommation d'électricité provient effectivement de sources renouvelables, assurant ainsi une transparence totale et l'authenticité de l'énergie fournie.

 

Le principe de la blockchain repose sur la création d'un registre décentralisé et sécurisé, partagé entre de nombreux utilisateurs, où chaque transaction est enregistrée de manière immuable. Dans le contexte de l'alimentation en électricité des Jeux Olympiques, cette technologie permet de tracer précisément l'origine de chaque kilowattheure consommé.

 

Concrètement, des certificats de garantie d'origine renouvelable seront émis par des installations de production soigneusement sélectionnées (parcs éoliens et champs photovoltaïques). Ces certificats attestent que l'électricité produite provient bien de sources renouvelables et a été injectée dans le réseau électrique. Ainsi, les organisateurs des Jeux Olympiques, les autorités compétentes et le grand public auront la garantie que l'électricité consommée pendant l'événement est véritablement verte et respectueuse de l'environnement.


 

Une production d’électricité décentralisée pour les Jeux Olympiques

 

Les huit sites de production d'électricité pour les JO sont répartis sur l'ensemble du territoire français, mettant en valeur la diversité des ressources renouvelables disponibles dans tout le pays. Parmi ces sites, six sont des parcs éoliens et deux sont des champs photovoltaïques, chacun contribuant à l'approvisionnement en énergie verte pour l'événement. Le parc éolien de la Côte de Jade, situé en Vendée, l'un des plus anciens de France, apportera sa contribution à la fourniture d'électricité renouvelable pour les Jeux.

 

De même, la centrale photovoltaïque de Lazer, localisée dans les Hautes-Alpes, représente l'un des premiers parcs photovoltaïques flottants d'Europe. L’utilisation de ces sites permettra à la France d’attester de l'innovation et de l'engagement du pays envers les énergies renouvelables. EDF espère couvrir jusqu'à 80 % de la consommation électrique des Jeux Olympiques par le biais de certificats de garantie d'origine.

 

En parallèle, EDF a pris l'initiative d'installer des sources d'électricité renouvelables directement sur les sites des Jeux. Par exemple, le village des athlètes et le site aquatique sont équipés de panneaux solaires : 4 600 m² installés sur la toiture du site aquatique. Cette installation solaire permet de couvrir jusqu'à 20 % des besoins énergétiques du site, tout en intégrant des systèmes de récupération de chaleur pour optimiser leur efficacité énergétique. 

 

La stratégie d’écarter le nucléaire des JO remise en doute

 

La décision d'EDF de fournir une électricité 100 % renouvelable pour les Jeux Olympiques de Paris 2024 est louable dans sa volonté de réduire l'empreinte carbone de l'événement. Pourtant, certains observateurs soulèvent des questions quant à l'absence de mention du nucléaire dans la communication entourant cet engagement. Cette omission peut sembler paradoxale, notamment lorsque l'on considère que le nucléaire, aux côtés de l'hydroélectricité, est l'une des sources d'énergie les moins émettrices de CO2 et représente une part prépondérante de la production électrique française.

 

Cette mise en avant des énergies renouvelables pourrait également servir les intérêts d'EDF en termes d'image de marque. Cela mettrait en avant sa contribution à la transition énergétique et sa position en tant qu'acteur majeur dans le domaine des énergies renouvelables. François-Xavier Bonnaillie, directeur du développement commercial et des partenariats de Paris 2024, défend cette approche en affirmant qu'il s'agit pour EDF de souligner la décarbonation de son électricité et de renforcer son positionnement dans la production d'énergies renouvelables.

 

Cette dualité entre la mise en avant des énergies renouvelables et l'absence de référence au nucléaire dans la communication des Jeux Olympiques de 2024 soulève des interrogations sur les choix stratégiques et les objectifs sous-jacents de cette démarche. Bien que la volonté de promouvoir les énergies renouvelables soit indéniablement positive, il est important de garder à l'esprit le rôle important du nucléaire dans le mix énergétique français.

 

En somme, l’engagement d'EDF à fournir une électricité 100 % renouvelable pour les Jeux Olympiques de Paris 2024, avec une certification via la technologie blockchain et une production décentralisée à travers le pays, témoigne d'une volonté affirmée de réduire l'empreinte carbone de l'événement et de promouvoir les énergies propres. Cependant, l'absence de mention du nucléaire dans cette démarche soulève des questions sur les choix stratégiques et les objectifs de communication, mettant en évidence la nécessité de considérer l'ensemble du mix énergétique français dans la transition vers un avenir plus durable.

 

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