Tendances gaz naturel

 

Après la forte chute des prix PEG du gaz sur l’EEX entre le 27 et le 30 décembre, ils remontent légèrement en ce début d’année 2025. Toutefois, cette rehausse débutée le 31 décembre reste modérée. Le 6 janvier, le prix baisse à nouveau pour s’établir à 38,52 €/MWh.

En 2024, les exportations de GNL russe vers l’UE ont bondi de 12 %, atteignant 148,6 Mm³/j malgré les sanctions sur le pétrole et le charbon russes. Cette hausse a des implications notables sur le marché énergétique européen. D’un côté, le GNL russe reste compétitif, alimentant une dépendance partielle persistante de l’UE, notamment de la France (36 % des importations européennes). De l’autre, cela freine les efforts européens vers la diversification des sources énergétiques et l’indépendance énergétique.

Les volumes accrus via gazoduc (TurkStream et Soudja) renforcent également une présence russe sur le marché, limitant l’effet des initiatives visant une transition énergétique plus souveraine. Enfin, cette situation exerce une pression à la baisse sur les prix du gaz en Europe, compliquant la rentabilité des projets locaux, comme les infrastructures de gaz renouvelable ou la modernisation des réseaux. L’UE vise néanmoins une rupture totale avec le gaz russe d’ici à 2027.

 



 

Tendances électricité 

 

Les prix de l’électricité sur l’EEX remontent, eux aussi, de façon un peu plus marquée, en ce début janvier 2025. La deuxième semaine de l’année commence avec un prix en baisse pour l’électricité avec 71,89 €/MWh pour le 6 janvier.

Avec 89 TWh exportés en 2024, la France confirme son rôle clé sur le marché européen de l’électricité, mais ce succès entraîne des effets ambivalents. D’un côté, la hausse des exportations, portée par une production nucléaire (+13 %) et hydraulique (+27 %) exceptionnelle, renforce la compétitivité française grâce à ses faibles coûts. Cela soulage les réseaux européens, notamment en Allemagne et en Italie, où les centrales thermiques plus coûteuses restent moins mobilisées.

Cependant, ces exportations record reflètent aussi une demande intérieure toujours modeste (+3,3 TWh), freinant le passage des énergies fossiles à l’électricité pour la décarbonation. Ce décalage pourrait limiter l’impact des politiques climatiques françaises, laissant planer un risque de stagnation dans la transition énergétique. Enfin, une forte dépendance aux conditions hydrologiques et à l’efficacité des arrêts de tranche nucléaire souligne la fragilité du modèle, notamment face à des aléas climatiques ou techniques futurs.

 


 

À lire cette semaine : Analyse du marché de l’électricité et du gaz naturel : décembre 2024