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Volumes du marché de l'énergie : peuvent-ils remonter ?
Une récente étude menée par l'European Energy Exchange (EEX) a révélé que les volumes du marché de l'énergie ne devraient pas retrouver leur niveau d'avant la crise dans un avenir proche. Grâce à l'analyse approfondie réalisée par l'EEX, nous pouvons aussi étudier les facteurs qui continueront à influencer le marché de l'énergie dans les années à venir.
Les trois facteurs à l’origine de la baisse des volumes du marché de l’énergie
La crise énergétique de ces dernières années remonte réellement au début de la pandémie de Covid-19. Elle se poursuit avec la guerre déclenchée par la Russie à l’encontre de l’Ukraine. Un autre élément impactant les volumes du marché de l’énergie, et pas des moindres, est la transition énergétique. Ces événements ont eu un impact considérable sur les volumes d'échanges d'énergie. L'analyse de l'EEX indique que cette tendance ne devrait pas s'inverser de si tôt.
La pandémie et le confinement ont fait du mal au secteur de l’énergie
La pandémie mondiale de Covid-19 et les mesures de confinement mises en place pour freiner sa propagation ont eu un impact significatif sur le secteur de l'énergie, qui englobe la production, la distribution et la consommation d'électricité, de pétrole, de gaz naturel et autre.
Les mesures de confinement, telles que les fermetures d'entreprises, les restrictions de déplacement et les consignes de distanciation sociale, ont entraîné une diminution de l'activité industrielle et commerciale. Les usines ont été contraintes de réduire ou de suspendre leur production, les entreprises ont fermé leurs portes et de nombreux secteurs, tels que le tourisme et les transports, ont connu une baisse drastique de leur activité. Cette diminution de l'activité économique s'est traduite par une baisse de la demande d'énergie, notamment d'électricité et de carburants.
La crise économique induite par la pandémie a eu un impact sur les investissements dans le secteur de l'énergie. Les entreprises ont été confrontées à des incertitudes économiques et à des difficultés financières, ce qui a entraîné une réduction des investissements dans de nouveaux projets énergétiques. Les projets de développement d'infrastructures énergétiques, tels que les centrales électriques, les parcs éoliens et les installations de stockage d'énergie, ont été retardés ou annulés en raison de la volatilité économique et des incertitudes sur les perspectives à long terme du secteur.
La France et de nombreux pays européens ne sont plus concernés par ces restrictions. Il reste cependant certains états toujours touchés par la pandémie, ayant conservé certaines restrictions qui ont toujours un impact aujourd’hui. Même lorsqu’un « retour à la normale » pourra être proclamé, il faudra un certain temps avant que les niveaux pré-crise soient atteints à nouveau.
L’impact de la guerre en Ukraine sur le marché de l’énergie
La guerre en Ukraine a eu un impact significatif sur le marché de l'énergie, tant au niveau régional qu'international. L'Ukraine occupe une position géostratégique cruciale en tant que pays de transit pour le gaz naturel russe vers l'Europe occidentale. Par conséquent, tout conflit ou perturbation dans la région a des répercussions directes sur les approvisionnements énergétiques.
L'un des principaux aspects de l'impact de la guerre en Ukraine sur le marché de l'énergie a été la perturbation des flux de gaz naturel en provenance de la Russie. Ces interruptions ont incité les pays européens à revoir leurs stratégies énergétiques et à chercher des alternatives pour réduire leur dépendance au gaz russe. Les dirigeants de l'UE se sont alors engagés à diversifier les sources et les voies d'approvisionnement, à accélérer le déploiement des énergies renouvelables, à améliorer l'efficacité énergétique et à renforcer l'interconnexion des réseaux de gaz et d'électricité.
En 2022, le Conseil européen a décidé d'interdire près de 90 % des importations de pétrole russe, à l'exception du pétrole brut livré par oléoduc. Des mesures ont également été prises pour garantir la sécurité de l'approvisionnement en gaz, renforcer la solidarité en cas de pénurie et limiter la volatilité des prix.
Quel est le rôle de la transition écologique dans le secteur de l’énergie ?
Aspect plutôt positif en comparaison avec les deux précédents, on constate que la transition énergétique impacte aussi les volumes du secteur de l’énergie. Cela s’explique facilement par les nombreux pays qui cherchent à augmenter la part des énergies renouvelables dans leur mix énergétique. On observe ainsi une baisse de la demande des énergies fossiles et nucléaires. Même si une hausse est constatée du côté des énergies renouvelables, cela ne suffit pas à faire remonter les volumes totaux.
Les décisions prises par l’UE et au niveau de chaque pays ont encouragé le déploiement des énergies renouvelables. De plus, les technologies associées à ces énergies vertes ont connu des avancées significatives au cours des dernières années. L’énergie solaire, éolienne et hydraulique sont aujourd’hui plus accessibles. Elles sont également plus compétitives par rapport aux énergies fossiles.
Un avenir radieux pour les volumes du marché de l’énergie
Malgré la baisse des volumes, les perspectives à long terme du marché de l'énergie restent favorables. L'analyse de l'EEX met en évidence les nouvelles opportunités offertes par la transition énergétique, en particulier dans le domaine des énergies renouvelables.
Bien que les volumes du marché de l'énergie puissent ne pas retrouver leur niveau d'avant la crise, de nouvelles formes d'énergie émergent, notamment l'énergie solaire et éolienne. Ces sources d'énergie renouvelable présentent un potentiel de croissance important. Les investisseurs et les acteurs du marché de l’énergie portent leur intérêt sur ces nouvelles formes d’énergie.
Enfin, de nouvelles possibilités voient le jour grâce aux avancées technologiques grandissantes. Les systèmes intelligents de gestion de l'énergie et les solutions de stockage favorisent l'intégration des énergies renouvelables et la flexibilité de la demande énergétique. Malgré les défis actuels, le marché de l'énergie conserve des perspectives à long terme favorables.
Yann Gudin
