Tendances gaz naturel

 

Du 4 au 11 mars, les prix PEG du gaz naturel sur l’EEX avaient retrouvé leur valeur de la mi-février, pour s’établir à 28,41 € le 11 mars. Les prix remontent légèrement tout au long de la semaine dernière, passant à 29,58 € le vendredi 15 mars. En ce début de semaine, on passe à 30,76 €, le prix le plus haut depuis un mois. Cette hausse reste légère. Cette augmentation n’est pas alarmante, la tendance globale reste à la baisse. À titre de comparaison, le prix PEG du gaz sur l’EEX le 15 mars 2023, un an auparavant, était de 48,82 €, soit une baisse de 19,24 €.

 

Le marché européen du gaz, représenté par le TTF néerlandais, pourrait voir ses prix baisser à 20,90 €/MWh cet été en raison des stocks abondants, bien que les flux russes restant essentiels pour l'équilibre du marché, selon Wood Mackenzie. Les réserves de gaz de l'UE sont actuellement à 60 % de leur capacité, surpassant les niveaux de l'année précédente. Ils devraient rester au-dessus de 55 % jusqu'à la fin de l'hiver avant de remonter à 89 % d'ici à la fin de juillet. Une surabondance d'offres pourrait nécessiter l'acheminement de jusqu'à 10 milliards de mètres cubes de gaz excédentaire vers des stockages souterrains en Ukraine ou à bord de navires méthaniers. 

 

Les prix du gaz devraient augmenter en 2025 en raison d'une croissance limitée de la capacité de GNL, avec une augmentation prévue des importations de GNL en Europe. La dynamique du transit des flux de gaz russe par l'Ukraine reste une préoccupation. Un arrêt complet pourrait entraîner une hausse des prix, tandis qu'un accord pour maintenir le transit par l'Ukraine pourrait exercer une pression à la baisse sur les prix européens.

 


 

Tendances électricité 

 

La courbe des prix de l’électricité suit celle du gaz naturel. Au 11 mars, le prix de l’électricité était de 73,32 €, il passe à 76,99 € le 15 mars. Une légère rehausse, toujours inscrite dans une baisse généralisée. L’année dernière, au 15 mars, le prix de l’électricité était de 167,53 €, soit une baisse de 90,54 € sur un an. Ce lundi, le prix de l’électricité monte à 80,23 €, comme pour le gaz, c’est son prix le plus haut depuis un mois.

 

La demande d'électricité en Europe devrait augmenter de 2,9 % en 2024 et de 2,7 % en 2025, principalement en raison de la reprise partielle de l'industrie. Cependant, la reprise sera limitée par des problèmes persistants dans le secteur chimique. Les prix de l'électricité pour les industriels devraient baisser de 15 à 30 % en 2024 par rapport à l'année précédente, mais resteront plus élevés qu'avant la crise. Pour les consommateurs résidentiels et commerciaux, les prix resteront environ 30 % plus élevés que la moyenne de 2017-2021 dans les quatre prochaines années. Le déploiement de l'hydrogène vert reste incertain en raison de son stade de développement précoce en Europe.

 

Frank Roubanovitch, président du CLEEE, association de grands consommateurs industriels et tertiaires français d’électricité et de gaz, appelle le gouvernement à abandonner l'ARENH pour un Contrat pour la Différence (CFD) plus robuste. Ce CFD garantirait à EDF des prix minimums et maximums pour son électricité nucléaire. Le gouvernement envisage de remplacer l'ARENH, qui expire en 2025, par une taxe sur les revenus excédentaires d'EDF, redistribuée aux consommateurs. EDF prévoit de conclure des contrats à long terme pour vendre son électricité nucléaire à un prix moyen de 70 €/MWh sur 2026-2040, mais cela reste incertain. Faute de CFD, il est suggéré d'abaisser le seuil de taxation ou d'ajuster les contrats à long terme. Le gouvernement n'écarte pas complètement l'idée du CFD et prévoit de légiférer sur la régulation nucléaire. L'essor des énergies renouvelables pourrait augmenter la volatilité des prix de l'électricité, incitant les gros consommateurs à opter pour des contrats à long terme pour stabiliser leurs coûts.

 



 

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