La bombe est lâchée dans le secteur de l’électricité ! La réforme des heures creuses, recommandée par la CRE (Commission de Régulation de l'Énergie), divise les Français. Elle vise à déplacer les plages horaires “creuses” dès 2025, afin de s'aligner sur la production photovoltaïque au printemps et en été. Actuellement, ces heures incitent à consommer principalement pendant la nuit.

 

Toutefois, la montée du photovoltaïque pousse à les décaler en totalité en journée, sur une plus large plage horaire que celle proposée actuellement. Cette évolution modifiera les habitudes de consommation des 15 millions de Français concernés, favorisant une utilisation plus efficiente de l'électricité.

 

Adapter les heures creuses à la production photovoltaïque

 

La transition énergétique vers une électrification croissante des usages impose une meilleure gestion de la demande d'électricité pour éviter les pics de consommation. Toutefois, avec l'essor des énergies renouvelables, notamment le photovoltaïque, le paysage énergétique français se transforme rapidement. Enedis (le gestionnaire du réseau de distribution) a déjà connecté 4,3 GW de nouvelles capacités en 2023, dont une part importante provient du photovoltaïque.

 

Face à cette évolution, la CRE préconise d'adapter les heures creuses, afin de les synchroniser avec les pics de production solaire. À terme, l’idée est de décaler l’intégralité des heures creuses en journée, de 11h à 17h. En période estivale, ce créneau horaire correspond en effet aux pics de production photovoltaïque.

 

Pour encourager cette transition, la CRE propose de rendre les tarifs des heures creuses plus attractifs. Bien que le projet ne soit pas encore approuvé, il est envisagé pour 2025, avec une mise en œuvre progressive sur une période d'au moins dix ans. Cette réforme vise à optimiser l'utilisation de l'électricité et à soutenir le développement des énergies renouvelables, tout en répondant aux besoins croissants de la population en électricité décarbonée.

 

Heures creuses : zoom sur des enjeux d’envergure

 

Les heures creuses, dont bénéficient 15 millions de Français, offrent des tarifs avantageux pour la consommation d'électricité. Avec deux tarifs distincts selon l'heure de consommation, ces plages horaires sont déterminées par Enedis, souvent concentrées la nuit pour 60% des clients.

 

Ce système vise à réduire les pics de consommation, en encourageant l'utilisation d'appareils énergivores tels que les chauffe-eau, les sèche-linges, et les lave-vaisselles pendant les périodes de moindre demande.
 

À retenir : Il faut que 31 % de la consommation se fasse en heures creuses pour faire réellement des économies avec la formule “option heures creuses”.

 

Réforme des heures creuses : qu’est-ce qui va changer ?

 

La réforme des heures creuses implique un changement majeur dans nos habitudes de consommation d'électricité. Bien que le principe de décalage de la consommation reste inchangé, les nouveaux horaires pourraient nécessiter une adaptation pour certaines personnes. Les particuliers devront en effet ajuster l'utilisation de leurs appareils en fonction des saisons, en privilégiant les heures creuses pour les tâches énergivores. Cependant, certains craignent une augmentation des coûts d'électricité en soirée et la nuit.

 

Si les retraités et les personnes travaillant à domicile ne devraient pas souffrir de cette réforme, les Français qui travaillent à l’extérieur s’inquiètent de ne plus pouvoir faire tourner leurs machines la nuit, lorsque les prix sont au plus bas. La programmation des appareils, devenue presque systématique sur les machines modernes, va devenir nécessaire pour continuer à profiter des prix bas offerts par les heures creuses !

 

Pour pallier les surcoûts, l'essor des batteries domestiques devrait également offrir une solution de stockage abordable et performante aux foyers français. Elles permettraient par ailleurs aux propriétaires de panneaux solaires de réduire leur dépendance au réseau aux heures pleines. La mise en œuvre progressive de cette réforme, prévue entre 2025 et 2035, laisse le temps aux particuliers de s'adapter et aux technologies de stockage de se développer.

 

Comment recharger sa voiture électrique après la réforme des heures creuses ?

 

Les propriétaires de voitures électriques s’inquiètent d’ores et déjà des impacts de la réforme des heures creuses. Actuellement, recharger la nuit, lorsqu’on n’utilise pas sa voiture, est avantageux. Après la mise en place de la réforme, les conducteurs devront s'adapter en rechargeant leurs véhicules pendant l’après-midi.

 

Afin de faciliter cette transition, des entreprises, comme Ekwateur, prévoient de déployer des bornes électriques à grande échelle. Ce déploiement d’envergure permettrait la recharge à tout moment et en tout lieu, comme au bureau. Les contrats d'électricité pourraient également évoluer pour proposer des solutions plus flexibles adaptées à ces nouveaux horaires.

 

La réforme des heures creuses, en bref…

 

Prévue pour entrer en vigueur entre 2025 et 2035, cette réforme qui divise les Français nécessitera un ajustement de nos habitudes. Cette transition est pourtant nécessaire, face à un monde qui se tourne résolument vers les énergies renouvelables. Si le changement peut inquiéter au début, il importe de rester pleinement conscient des enjeux environnementaux actuels et futurs, qui passent inévitablement par le photovoltaïque et autres sources d’énergies propres.


N’hésitez pas à contacter nos experts en énergie, afin d’estimer si les heures creuses sont avantageuses dans votre quotidien et comparer les prix du kWh selon les différentes options.

Yann Gudin

G b
LEVRAULT JEAN-MARC
27 sept. 16h25

Bonjour, J'ai bien lu votre exposé traitant de la modification des périodes d'heures creuses. J'ai installé des panneaux photovoltaïques en Juillet 2023. La baisse de consommation est très significative le jour. En moyenne, la facturation des heures pleines a été réduite de moitié en belle saison. J'ai aussi un chauffeau solaire de chez De Diétrich, système Diétrisol qui fonctionne depuis 2005. En moyenne, 70% de la production d'eau chaude sur une année est solaire. La centrale de gestion de ce chauffeau fonctionne le jour, c'est normal. Or, le jour c'est le circulateur qui consomme de l'électricité. Donc ce qui m'intéresse, c'est que dans la journée, le soleil va chauffer l'eau et les panneaux vont faire tourner le circulateur. Dons j'aurai une eau chaude à 60° gratuite ou presque! A savoir que l'eau est dégourdie quand il fait mauvais temps et en hiver mais je ne chauffe jamais une eau qui entre à 8° dans le bas du ballon car elle est au moins à 30° dans le pire des cas. Mes panneaux ont une capacité maximum de 12x375W/H = 4500 W/H en 230 V. Il m'en restera assez pour faire tourner le lave-vaisselle et/ou la machine à laver puisqu'ils sont programmables. Quand aux éclairages ils sont tous à led. Nous sommes en retraite mais si on avait été en activité çà ne nous aurait pas gêné. Pour info, je conseille aux quidams qui liront d'installer des "aquastop" sur les alimentations des appareils ménagers. C'est une sécurité de plus quand on est absent. Je vous souhaite bonne lecture. En espérant que votre idée se pérennise, je suis prêt à tenter l'expérience. Et j'emmerde ceux qui vont critiquer. Ils n'ont qu'à réfléchir car ils ont 23000 gênes comme moi!!!!! Et toc!!!!!!! Bien cordialement JM LEVRAULT

Court Rémi
17 sept. 13h56

Chez un particulier en autoconsommation la rentabilité des panneaux solaires et donc les économies se font essentiellement sur le cout des KWH que l'on ne consomme pas sur le réseau lorsque les panneaux produisent dans la journée et pas sur le rachat des KWH rachetés par EDF OA à un prix ridicule et non révisable sur 20ans. Du coup si les heures creuses passent en journée, la rentabilité diminue drastiquement, et la consommation de nuit, comme le chauffage, sera plus chère. Une bonne affaire pour EDF sur tous les fronts, une arnaque pour les particuliers.

patrice
14 sept. 11h17

ce projet est d'une stupidités déconcertante ! les centrales photovoltaïques sont une source d'énergie comme une autre, ça reviendrait à décaler les heures creuses lorsque les centrales nucléaires, centrales hydroélectriques fonctionnent. des heures creuses en journée pourraient inciter à consommer plus durant cette période alors que le photovoltaïque ne représente que 2.1% de la production d’électricité en France. EDF voit surtout là une solution pour nous faire payer plus cher l’électricité !