Le gaz est une énergie fossile qui représente encore une part importante de la consommation mondiale d’énergie. TotalEnergies, l’un des principaux acteurs du secteur énergétique, considère le gaz comme une énergie de transition indispensable pour accompagner le développement des énergies renouvelables. Le groupe français affirme que le gaz permet de réduire les émissions de CO2, de répondre à la demande des pays émergents et d’investir dans le biogaz et l’hydrogène. Cette stratégie est-elle compatible avec les objectifs de l’Accord de Paris, qui vise à limiter le réchauffement climatique à 1,5°C d’ici à la fin du siècle ?

 

Les arguments de TotalEnergies en faveur du gaz

 

Le gaz est une énergie fossile qui représente encore une part importante du mix énergétique mondial. Selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), le gaz a représenté 23,4 % de la demande mondiale d’énergie primaire en 2022, derrière le pétrole (31,5 %) et le charbon (26,7 %), mais devant les énergies renouvelables (14,5 %) et le nucléaire (3,7 %). La demande mondiale de gaz devrait tourner autour de 22 % à 24 % d'ici à 2050.

 

Dans une interview accordée à La Tribune, le directeur général de TotalEnergies, Patrick Pouyanné, a déclaré que le gaz était “une énergie d’avenir” et qu’il était “fondamental pour la transition énergétique”. Il a expliqué que le gaz était une énergie de complément aux énergies renouvelables, qui sont intermittentes et nécessitent des moyens de stockage et de transport. Il a ajouté que le gaz était une énergie compétitive, qui permettait de réduire le coût de l’électricité pour les consommateurs.

 

Selon Patrick Pouyanné, le gaz permet également de réduire les émissions de CO2 par rapport au charbon ou au pétrole, qui sont encore largement utilisés dans le monde, notamment dans les pays émergents. Il a affirmé que le gaz est “une énergie bas-carbone” et qu’il contribue à l’objectif de neutralité carbone que s’est fixé TotalEnergies à l’horizon 2050.

 

Pour atteindre cet objectif, TotalEnergies mise sur le développement du biogaz et de l’hydrogène, qu’il considère comme des vecteurs d’avenir pour la décarbonation des secteurs difficiles à électrifier, comme l’industrie ou les transports. Le groupe français investit dans la production de biogaz à partir de déchets organiques, qui peut être injecté dans les réseaux de gaz naturel ou utilisé comme carburant pour les véhicules. Il investit aussi dans la production d’hydrogène, notamment à partir d’électricité renouvelable, qui peut être utilisée comme combustible ou comme matière première pour l’industrie chimique.

 

Les scénarios autour du gaz envisagés par TotalEnergies


 

TotalEnergies a élaboré trois scénarios pour les prochaines décennies, tablant sur une croissance démographique mondiale atteignant 9,5 milliards de personnes, nécessitant un approvisionnement énergétique sûr et abordable.

 

Dans le scénario le plus préjudiciable pour le climat, le monde réduit partiellement sa dépendance au pétrole et au charbon, mais privilégie le gaz. La part des énergies fossiles descend de 80 % à 70 %, avec une augmentation de la température mondiale dépassant les 3°C d'ici à 2100.

 

Deux scénarios visent à réduire l'utilisation du charbon. Deuxième scénario, les pays riches abandonnent le charbon, la Chine en diminue la consommation et l'électrification des transports est promue. Les énergies fossiles représentent 55 % du mix énergétique mondial, avec une hausse de température entre 2,1 °C et 2,2 °C en 2100. 

 

Le troisième et dernier scénario, le charbon devient obsolète, constituant seulement 6 % de la demande mondiale d'énergie en 2050, aux côtés d'une diminution du pétrole et d'une montée du solaire et de l'éolien. La part des fossiles chuterait à 40 %, limitant le réchauffement à 1,7 °C à 1,8 °C. Malgré cette transition optimiste, TotalEnergies insiste sur l'indispensabilité du gaz, représentant 22 % de la demande mondiale d'énergie en 2050.


 

Les divergences d’idées entre TotalEnergies et l’AIE

 

Les scénarios de TotalEnergies soulignent les défis complexes de la transition énergétique mondiale et mettent en lumière le rôle persistant du gaz dans la stratégie de l’entreprise, même dans des contextes plus durables. Des interrogations subsistent quant à la compatibilité de cette approche avec les objectifs climatiques mondiaux. Les scénarios envisagés par TotalEnergies soulignent le défi de trouver un équilibre entre l'utilisation du gaz et la nécessité de limiter le réchauffement climatique. 

 

L’AIE, quant à elle, prévoit une baisse de la demande de gaz de 55 % à 75 % entre 2020 et 2050, selon les scénarios « Beyond 2°C » et « Sky 1.5 », qui visent à limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C ou 2 °C d’ici à la fin du siècle. L’Agence s’attend également à un ralentissement de la croissance de la demande de gaz à 1,6 % par an entre 2022 et 2026, contre une moyenne annuelle de 2,5 % entre 2017 et 2021. TotalEnergies, au contraire, anticipe une croissance de la demande de gaz de 1,5 % par an entre 2020 et 2030, et de 0,5 % par an entre 2030 et 2050.

 

Quel sera le futur du gaz dans un monde qui vise à limiter le réchauffement climatique à 1,5° C d’ici à la fin du siècle ? Le gaz sera-t-il encore une énergie de transition, ou devra-t-il être remplacé par des énergies plus propres et plus durables ? Quels seront les impacts du gaz sur l’environnement, l’économie et la société ? Quelles seront les opportunités et les risques pour TotalEnergies, qui mise sur le gaz comme un atout pour sa stratégie énergétique ?


Ces questions restent ouvertes et appellent à des réponses nuancées et prospectives. Nous vous invitons à poursuivre la réflexion sur le futur de l’énergie et du gaz. Si vous êtes un professionnel et que vous souhaitez optimiser votre consommation et votre facture d’énergie, vous avez besoin d’un accompagnement personnalisé et d’une expertise indépendante. C’est pourquoi nous vous proposons de faire appel à nos services de courtage en énergie. Les courtiers de Place des Énergies vous permettront de bénéficier des meilleures offres du marché et de réaliser des économies sur vos factures de gaz et d’électricité.