Tendances de l'énergie 26/11/2024
Tendances gaz naturel
Le prix PEG du gaz sur l’EEX continue sa hausse débutée au 1er novembre 2024. Le gaz atteint des prix qu’il n’avait pas connus depuis novembre 2023, avec 45,18 €/MWh le 21 novembre 2024. La dernière fois que le prix du gaz a dépassé les 45 €/MWh, c’était le 17 novembre 2023 à 45,68 €/MWh. Le prix redescend à 44,17 €/MWh le 22 novembre, puis remonte légèrement en ce début de semaine à 44,71 €/MWh pour le 25 novembre.
La Russie continue de livrer du gaz via l’Ukraine, malgré des tensions avec certains énergéticiens européens. Cette situation illustre la dépendance persistante de l’Europe au gaz russe, malgré ses efforts de diversification. Si le transit ukrainien venait à cesser fin 2024, comme le prévoit l’accord actuel, les conséquences pourraient inclure une hausse des prix et une forte pression sur les alternatives énergétiques, encore insuffisantes.
Des stratégies comme des échanges avec l’Azerbaïdjan ou des ventes indirectes pourraient maintenir des flux vers l’Europe, mais elles risquent de renforcer les tensions géopolitiques. Pour l’Ukraine, garder ce transit est un levier stratégique, bien que contesté par certains acteurs. Le marché européen de l’énergie reste donc vulnérable aux incertitudes sur ces approvisionnements en 2025.
Tendances électricité
Côté électricité, bien que la hausse de la semaine soit notable, elle est moins alarmante que pour le prix du gaz. En effet, entre mai et septembre 2024, les prix de l’électricité sur l’EEX flirtaient déjà, en fonction des semaines, avec les 81 €/MWh. La fluctuation entre les 70 €/MWh et les 80 €/MWh est plutôt une norme de ces derniers mois. Les 81,91 €/MWh du 21 novembre s’ancrent ainsi dans une certaine constance. En 24 jours, le prix de l’électricité gagne quand même 10,53 €/MWh, passant de 69,20 €/MWh le 1er novembre, à 79,73 €/MWh le 25 novembre.
La grève à la centrale à charbon de Cordemais bloque sa production en pleine vague de froid, compromettant la sécurité énergétique pour cet hiver. EDF ne peut exploiter ses 1,2 GW de capacité, essentiels pour pallier la baisse de production nucléaire et les pics de demande. Prolonger cette grève pourrait aggraver les tensions sur le réseau électrique, augmentant le recours aux importations coûteuses et carbonées.
Avec 300 000 tonnes de charbon inutilisé sur site, EDF risque aussi des pertes financières si ce stock doit être revendu à bas prix. Cette situation démontre les fragilités d’un système électrique dépendant de sources en transition. Un conflit prolongé pourrait intensifier la pression sur les consommateurs et les prix de l’énergie.
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