Hydrogène vert, gaz renouvelable… Derrière ces mots un peu techniques se cache une vraie révolution énergétique ! Ces nouvelles sources d’énergie sont pleines de belles promesses : réduire nos émissions, tout en maintenant nos industries en marche. L’hydrogène pur, encore peu produit aujourd’hui, attire d’ailleurs de plus en plus l’attention… Il pourrait même devenir l’une des clés de la décarbonation des transports, de la sidérurgie ou encore de la chimie !

 

Saviez-vous qu’en France, plus de 900 000 tonnes d’hydrogène sont déjà fabriquées chaque année, principalement à partir d’énergies fossiles ? L’enjeu, désormais, est clair : produire un hydrogène vert grâce à l’électrolyse de l’eau, alimentée par de l’électricité décarbonée. Et les enjeux sont énormes ! Car si la filière atteint son plein potentiel, elle pourrait représenter jusqu’à 15 milliards d’euros d’exportations d’ici 2050. De quoi donner un sacré coup de boost à la transition énergétique !

 

Quelle est la différence entre hydrogène et gaz renouvelable ?

 

Hydrogène et gaz renouvelable sont souvent mis dans le même panier. Pourtant, leurs parcours énergétiques sont bien différents ! L’un ouvre la voie à une mobilité et une industrie décarbonées, tandis que l’autre valorise nos déchets en énergie utile.

 

L’hydrogène : un gaz léger, mais un enjeu lourd !

 

Aujourd’hui, près de 94 % de l’hydrogène produit dans le monde provient encore de ressources fossiles : pétrole, gaz naturel ou charbon. On parle alors d’hydrogène « gris ». Il est très utilisé dans trois grands secteurs : 

 

  • la désulfuration des carburants pétroliers, 

  • la fabrication d’ammoniac pour les engrais, 

  • la chimie. 

 

Autant dire qu’il pèse lourd dans nos procédés industriels !

 

Toutefois, la tendance s’inverse peu à peu. L’hydrogène « vert » ou « bas-carbone » est en effet désormais au cœur des stratégies européennes. Produit par électrolyse de l’eau à partir d’électricité renouvelable (solaire ou éolienne), il permet de réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre.

 

Ses applications se multiplient : 

 

  • mobilité propre (trains, bus, camions), 

  • production d’énergie, 

  • stockage via le procédé « Power to gas ». 

 

Ce dernier consiste à convertir l’électricité renouvelable en hydrogène pour mieux gérer les excédents et stabiliser le réseau. Nous y reviendrons ! 

 

À retenir : dans l’industrie, cet hydrogène décarboné devient une alternative concrète aux procédés très émetteurs des raffineries et de la chimie.

 

Valorisation des déchets avec le gaz renouvelable

 

À la différence de l’hydrogène, le gaz renouvelable est issu de matières organiques : déchets agricoles, boues d’épuration, biodéchets. Grâce à la méthanisation, ces résidus se transforment en biométhane, un gaz quasi identique au gaz naturel, mais (vous l’aurez deviné !) 100 % renouvelable. Il peut être injecté directement dans le réseau ou utilisé pour le chauffage et les transports.

 

Or, ce gaz vert joue un rôle essentiel dans la décarbonation locale. Comment ? En valorisant les déchets, en soutenant l’économie circulaire et en réduisant notre dépendance aux énergies fossiles.

 

L’hydrogène en France en 2025

 

Entre ambitions climatiques et réalités industrielles, la France revoit sa copie ! En 2025, la stratégie hydrogène et gaz renouvelables s’affine pour coller davantage aux progrès techniques et aux enjeux économiques du moment. Suivez le guide.

 

Une stratégie hydrogène française révisée

 

Souvenez-vous : la première feuille de route française pour l’hydrogène remonte à 2020. Elle prévoyait déjà 9 milliards d’euros d’ici à 2030 et plus de 150 projets soutenus via France 2030 ! Cinq ans plus tard, le gouvernement ajuste le cap. Pourquoi ? Parce que la filière, encore jeune, avance plus lentement que prévu : 

 

  • les électrolyseurs doivent être fiabilisés, 

  • les coûts doivent être maîtrisés, 

  • la concurrence mondiale s’intensifie (États-Unis, Chine, Corée, Japon).


 

Cette révision vise donc à lisser le développement dans le temps et à concentrer les efforts sur les usages les plus stratégiques : décarbonation de l’industrie lourde, production d’ammoniac, sidérurgie ou mobilité lourde (camions, trains, engins de chantier…).

 

Les nouveaux objectifs à horizon 2030-2035

 

Aujourd’hui, l’industrie française consomme près de 400 000 tonnes d’hydrogène par an, essentiellement « gris ». L’objectif est de passer à 520 000 tonnes d’hydrogène bas carbone d’ici à 2030 ! Pour cela, l’État mise sur l’électrolyse, plus propre que le vaporeformage, même si elle exige beaucoup d’électricité (20 à 30 TWh/an).

 

La France vise désormais 4,5 GW d’électrolyse en 2030 (au lieu des 6,5 initialement prévus) et 8 GW en 2035. En parallèle, le pays explore une piste prometteuse : l’hydrogène « naturel », présent dans le sous-sol. D’ailleurs, un premier permis de recherche a déjà été accordé dans les Pyrénées-Atlantiques. Une petite révolution si son exploitation devient viable !

 

Hydrogène vert, loi Énergie et PPE

 

La loi Énergie de 2019 fixe la neutralité carbone pour 2050 et un objectif de 20 à 40 % d’hydrogène bas carbone dans la consommation nationale d’ici 2030. Elle définit aussi le cadre de soutien : traçabilité, garanties d’origine, accès aux réseaux de gaz naturel et ordonnances pour encadrer la production, le transport et le stockage. Bref, le socle juridique est posé !

 

De son côté, la PPE 2019-2028 reste la boussole de la politique énergétique française. Elle soutient trois grands axes : 

 

  • hydrogène industriel, 

  • mobilité,

  • stockage. 

 

D’ici 2028, la France vise jusqu’à 100 démonstrateurs de Power to gas et 50 000 véhicules utilitaires à hydrogène. Pour atteindre ces objectifs ambitieux, les financements publics et le soutien à l’innovation sont renforcés. En clair, 2025 marque une étape charnière : la France ne renonce pas à ses ambitions, mais elle les rend plus réalistes.

 

Les projets en cours pour l’hydrogène en France

 

La France n’en est plus au stade de la théorie : elle expérimente, elle teste ! Mais surtout, elle injecte de l’hydrogène dans son quotidien énergétique ! Les faits sont là : plusieurs projets pilotes illustrent déjà le potentiel du « Power to gas » et de la mobilité propre.

 

Le Power to gas, une opportunité pour la filière hydrogène

 

Convertir l’électricité renouvelable en hydrogène pour mieux la stocker, c’est tout le principe du « Power to gas » ! Deux projets phares en sont aujourd’hui la vitrine. Commençons par le projet GRHYD, à Dunkerque, lancé par Engie, GRDF, le CEA et l’Ademe. Ce démonstrateur alimente depuis 2018 une centaine de logements en mélange hydrogène-gaz naturel (jusqu’à 20 %). Objectif : évaluer la faisabilité technique et économique de ce modèle pour le chauffage, l’eau chaude et la cuisson. Une première européenne !

 

Deuxième vitrine : Jupiter 1000, à Fos-sur-Mer. Porté par GRTgaz, ce projet industriel injecte quant à lui directement de l’hydrogène dans le réseau de transport de gaz. Sa puissance d’1 MW permet de produire 5 millions de kWh sur trois ans, tout en valorisant les excédents d’électricité renouvelable.

 

Des écosystèmes territoriaux et une mobilité hydrogène en plein essor

 

L’hydrogène ne s’arrête pas aux laboratoires : il roule, navigue et décarbone ! Peut-être en avez-vous déjà entendu parler, mais à Lyon, c’est le projet Téthys qui fait circuler des bus à hydrogène sur le réseau du Sytral. À Pau, c’est le projet Fébus qui alimente déjà une flotte de bus articulés via une station locale.

 

Et la liste des initiatives locales est loin d’être exhaustive ! HyGo dans le Morbihan, Zero Emission Valley en Auvergne-Rhône-Alpes… Autant de projets locaux qui déploient stations, électrolyseurs et véhicules pour créer de véritables écosystèmes hydrogène. Résultat : une énergie propre, produite et consommée localement. Un avant-goût de la France hydrogène de demain ? C’est bien possible !

 

Perspectives : sécuriser l’hydrogène vert à court terme

 

TotalEnergies passe à la vitesse supérieure ! Le groupe veut en effet sécuriser d’ici fin 2026 l’ensemble de son approvisionnement en hydrogène vert pour ses six raffineries européennes et ses deux bioraffineries françaises. Objectif : remplacer totalement l’hydrogène « gris », issu du méthane, par un hydrogène produit à partir d’électricité renouvelable. Ce faisant, le groupe espère réduire de 40 % les émissions de CO₂ de ses opérations d’ici 2030 !

 

Notons que sur les 500 000 tonnes d’hydrogène nécessaires, 200 000 ont déjà été sécurisées. Les volumes proviennent à la fois de la production locale (électrolyse sur les sites de La Mède, Grandpuits et Normandie) et d’importations, notamment sous forme d’ammoniac transformé en hydrogène à l’arrivée. En effet, une centaine d’acteurs du monde entier ont répondu à l’appel d’offres lancé en 2023.

 

À retenir : même si le coût reste trois fois supérieur à celui de l’hydrogène gris, cette initiative permet enfin de structurer une filière industrielle crédible en Europe, capable de soutenir la transition énergétique des grands sites industriels.

 

Hydrogène en Europe : où en est-on en 2025 ?

 

L’Europe avance à grands pas sur la voie de l’hydrogène vert ! Sous l’impulsion du plan REPowerEU, la Commission européenne s’est fixé un cap ambitieux : produire 10 millions de tonnes d’hydrogène renouvelable d’ici 2030 et en importer autant. Un objectif colossal, nous vous l’accordons, mais essentiel pour réduire la dépendance au gaz fossile et atteindre la neutralité carbone.

 

En 2025, nous faisons état de plus de 60 projets d’hydrogène vert en construction sur le continent, du nord de l’Allemagne jusqu’à la péninsule ibérique. L’Allemagne, les Pays-Bas et l’Espagne figurent parmi les pionniers, avec des électrolyseurs géants, des hubs portuaires dédiés et des corridors logistiques transfrontaliers déjà en développement. 

 

Le saviez-vous ? L’Union européenne mise aussi sur une « Hydrogen Backbone » : un réseau de 50 000 kilomètres de canalisations reliant les futurs pôles de production aux grands bassins industriels.

 

Et le gaz renouvelable alors ?

 

Pendant que l’hydrogène fait les gros titres, le gaz renouvelable continue lui aussi sa percée, plus discrète mais bien réelle ! Sa production s’étend dans toute l’Europe, portée par des milliers d’installations locales qui transforment déchets et effluents en énergie propre.

 

L’Union européenne, entre diversité des modèles et objectifs communs

 

Selon l’Association européenne du biogaz (EBA), la production de biogaz et de biométhane a atteint 223 TWh en 2022, soit déjà 6 % de la consommation de gaz de l’Union européenne. L’Allemagne domine largement avec 99 TWh, suivie de l’Italie, du Royaume-Uni et de la France, qui pèse environ 14 TWh. Mais la tendance la plus marquante est ailleurs : la montée en puissance du biométhane injecté dans les réseaux, notamment au Danemark, en Suède, en France et aux Pays-Bas.

 

L’Europe avance donc à des rythmes différents, entre pays pro-nucléaires et pays tout-renouvelables. L’objectif commun reste pourtant ambitieux : 42,5 % d’énergies renouvelables d’ici à 2030, voire 45 % selon le plan REPowerEU !

 

La filière française du biométhane

 

En France, comme nous l’évoquions dans cet article, la production de biométhane a battu un nouveau record en 2024 : 11,6 TWh injectés dans les réseaux, soit +27 % en un an. Cela représente 3,2 % de la consommation nationale de gaz. À ce jour, plus de 1 300 projets sont en file d’attente, représentant près de 30 TWh de capacité supplémentaire. Pour atteindre ses objectifs, la filière appelle à un cadre économique plus stable et à des objectifs post-2028 plus clairs. Car le biométhane, lui aussi, a un rôle clé à jouer dans le mix énergétique français de demain !

 

Les limites à court terme pour les PME et le recours à un courtier en énergie

 

Si les grands groupes avancent à marche forcée sur l’hydrogène et les gaz renouvelables, les PME, elles, peinent encore à suivre. Les réalités du terrain sont sans appel : les coûts restent élevés, les dispositifs d’aides complexes et l’accès à ces nouvelles énergies nécessite souvent des investissements lourds et une lecture fine des marchés. Soyons honnêtes, il est relativement difficile de s’y retrouver sans expertise !

 

C’est là qu’intervient le rôle d’un courtier en énergie comme Place des Énergies. En accompagnant les entreprises dans leurs achats, la gestion de leurs contrats et la maîtrise de leurs consommations, le courtier aide à construire une stratégie énergétique cohérente et durable. Grâce à nos outils de pilotage et d’anticipation, nous permettons chaque jour aux PME de sécuriser leur budget, tout en restant attentives aux opportunités du marché bas-carbone. Prêts à franchir le cap ?

 

État des lieux de l’hydrogène et du gaz renouvelable, en bref

 

Hydrogène vert, biométhane, gaz renouvelables… La transition énergétique s’écrit aujourd’hui sous le signe de l’innovation ! La France avance, l’Europe accélère et les acteurs industriels, grands groupes comme PME, s’emparent peu à peu de ces nouvelles solutions pour décarboner leurs activités. Certes, la route est encore longue ! Toutefois, les fondations sont solides et les ambitions n’ont jamais été aussi fortes. Chaque pas vers un approvisionnement plus vert, chaque kWh économisé, chaque projet local partagé, contribue à bâtir l’énergie de demain !


 

Sources : 

 

https://www.nortonrosefulbright.com/es-419/knowledge/publications/c4693578/lhydrogene-en-franceetat-des-lieux-et-perspectives

 

https://www.connaissancedesenergies.org/strategie-hydrogene-quels-objectifs-revises-pour-la-france

 

https://www.gazdaujourdhui.fr/nucleaires-renouvelables-lue-decarbone-son-mix-energetique-2022

 

https://www.gaz-mobilite.fr/actus/panorama-gaz-renouvelables-2024-bilan-4139.html

 

https://www.connaissancedesenergies.org/afp/hydrogene-vert-totalenergies-veut-securiser-dici-fin-2026-son-approvisionnement-pour-ses-raffineries-250318

 

https://energy.ec.europa.eu/topics/eus-energy-system/hydrogen_en?utm_source=chatgpt.com