Août 2025 : l’analyse du marché de l’électricité et du gaz naturel
Le mois d’août 2025 a été marqué par des événements économiques, géopolitiques et climatiques qui ont eu des répercussions sur le marché de l’énergie en France notamment. Entre tensions internationales, épisodes de canicule et hausse de la fiscalité énergétique, le marché de l’électricité comme celui du gaz ont connu une certaine volatilité. Place des Énergies vous propose un décryptage des faits marquants, des évolutions des prix sur les marchés de gros et des perspectives pour septembre 2025.
Le résumé des faits marquants d’août 2025 pour tout savoir
Le mois d’août 2025 a été marqué par des évènements qui ont eu directement ou indirectement une influence sur le marché de l’énergie. Place des Énergies vous propose de faire le tour de ces faits économiques, géo-politiques ou encore climatiques.
Depuis le 1er août, le taux de TVA appliqué aux factures d’électricité et de gaz est passé de 5,5 % à 20 %. Cette mesure a un impact immédiat et significatif sur la facture énergétique des entreprises, puisqu’elle alourdit non seulement la part fixe de l’abonnement mais aussi la consommation effective. Contrairement aux variations des prix de marché, qui peuvent parfois être compensées par une stratégie d’achat ou par une optimisation de la puissance souscrite, cette hausse fiscale s’impose sans marge de manœuvre. Pour les dirigeants et directeurs achats, c’est une charge supplémentaire qui vient fragiliser encore davantage la compétitivité, dans un contexte déjà marqué par la volatilité des prix de gros et les incertitudes liées aux approvisionnements.
Le 7 août, l’entrée en vigueur des droits de douane de 15 % imposés par les États-Unis sur les exportations européennes ont directement eu un impact sur les finances des entreprises et des particuliers du continent.
Un épisode caniculaire d’une intensité exceptionnelle a eu lieu du 8 au 18 août. Face à des cours d’eau trop chauds ou trop faibles, EDF a dû réduire la puissance de plusieurs réacteurs nucléaires afin de respecter les lois en vigueur. Ces pertes de production, jugées exceptionnellement précoces et sévères, viennent confirmer que 2025 est une année particulièrement difficile pour le parc nucléaire français. La situation s’est d’autant plus compliquée que le réacteur de Flamanville, dont la mise en service complète était attendue pour l’été, reste à l’arrêt prolongé, privant le réseau d’une capacité stratégique.
Sur le plan international, la rencontre du 15 août entre Donald Trump et Vladimir Poutine n’a permis aucune avancée diplomatique significative pour le conflit russo-ukrainien. Ni accord de paix ni cessez-le-feu, dans un contexte d’importantes tensions géopolitiques, notamment autour des projets gaziers russes. Les perspectives de sanctions pèsent sur la stabilité des flux énergétiques.
La situation géopolitique au Proche et Moyen-Orient est restée tout aussi préoccupante. Le 22 août, l’ONU a officiellement déclaré l’état de famine à Gaza, une décision qui illustre l’enlisement du conflit et son impact majeur.
Enfin, le mois d’août s’est achevé avec le 25ᵉ sommet de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS), qui a débuté le 31 août en Chine. Le pays affiche sa volonté de bâtir un nouvel ordre mondial aux côtés de la Russie, de l’Inde et de la Turquie notamment, une démarche qui pourrait remodeler à moyen terme les dynamiques actuelles du marché mondial de l’énergie.
Au-delà de ces événements conjoncturels, deux tendances structurelles se confirment. Malgré un ralentissement économique global, la demande mondiale en électricité continue de croître, portée par l’électrification massive de l’industrie, des transports et du résidentiel.
En parallèle, la Commission européenne avance sur ses projets de sécurisation de l’approvisionnement en gaz, en envisageant un regroupement de la demande de GNL via la plateforme AggregateEU. Objectif : renforcer la résilience énergétique du continent et contenir la volatilité des prix.
Les tendances du marché de l’électricité en août 2025
Place des Énergies vous propose un résumé des variations des prix de l’électricité au cours du mois d’août 2025.
Au global, une tendance à la baisse pour les prix spot de l’électricité a été constatée pour ce mois : 62,32 €/MWh le 1er août, 62,11 €/MWh le 4 août, 61,96 €/MWh le 11 août, 60,44 €/MWh le 19 août, pour finir à 61,94 €/MWh pour le 25 août.
Malgré une tendance plutôt favorable pour l’évolution du prix de l’électricité pour les entreprises, l’arrêt prolongé du réacteur nucléaire Flamanville 3 (1,6 GW) pourrait causer des difficultés de production pour les mois à venir. EDF prévoit une remise en fonction dès le 1er octobre, pour une maintenance préventive ciblée sur la troisième soupape du circuit primaire. Initialement prévu pour l’été, le retour en pleine puissance est désormais espéré avant la fin de l’automne. Selon l’Autorité de sûreté nucléaire, la réparation des deux premières soupapes cet été était jugée acceptable.
D’autres facteurs ont également pesé sur le marché. La canicule et la demande soutenue en électricité, en lien avec l’électrification croissante de l’industrie et l’usage accru de la climatisation, ont créé des pics ponctuels de consommation. Parallèlement, la production d’énergies renouvelables, notamment solaire et éolienne, a été soumise aux conditions météorologiques, tandis que la faible pluviométrie a limité la production hydraulique. Cette combinaison de contraintes techniques et climatiques a renforcé la volatilité des prix sur le marché spot, malgré la tendance générale à la baisse.
Août 2025 : zoom sur l’évolution des prix du gaz naturel
Au courant du mois d’août 2025, les prix EPEX spot du gaz ont connu de nombreuses fluctuations : 32,94 €/MWh le 1er août, 33,05 €/MWh le 4 août, 32,04 €/MWh le 11 août, 30,28 €/MWh le 18 août et enfin 32 €/MWh le 25 août.
Plusieurs facteurs ont affecté le prix du gaz naturel en août 2025 :
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Les députés européens ont rejeté toute dérogation à l’interdiction d’importer du gaz russe, même pour des États comme la Hongrie ou la Slovaquie, estimant ces exemptions contraires aux objectifs de décarbonation et de sécurité énergétique. L’Union Européenne vise à sortir complètement du gaz russe d’ici à 2027/2028.
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Des attaques ciblées contre les infrastructures gazières ukrainiennes ont perturbé les flux en provenance de l’Est.
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Des maintenances régulières en Norvège ont limité les livraisons de gaz vers l’Europe, poussant certains acteurs vers le GNL américain ou asiatique, aux coûts souvent plus élevés.
Quelles prévisions pour septembre 2025 sur le marché de l’énergie ?
Le climat restera hautement incertain en septembre 2025, entre tensions internationales, pressions stratégiques et fragilité industrielle.
À l’international, les conflits armés, la guerre commerciale et les tensions géopolitiques continuent de menacer les réseaux d’approvisionnement et les prix sur le marché de l’énergie.
En France, l’instabilité politique et sociale pourra marquer le mois de septembre :
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8 septembre : vote de confiance de l’Assemblée nationale sollicité par le Premier ministre François Bayrou.
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10 septembre : appel à un blocage national en réaction aux mesures budgétaires gouvernementales.
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18 septembre : mobilisation nationale décrétée par l’intersyndicale contre le budget 2026.
Ces évènements pourront perturber la distribution d’énergie et l’activité industrielle.