Face à l’essor des énergies renouvelables et à la volatilité des prix de l’électricité, de plus en plus d’entreprises cherchent à optimiser leurs contrats d’énergie. Depuis 2019, une nouvelle forme de contrat séduit les acteurs du marché : le Power Purchase Agreement (PPA). Il s’agit d’un accord de long terme entre un producteur d’énergie verte et un acheteur, souvent une entreprise. Cette dernière s’engage à acheter l’électricité produite à un tarif fixé à l’avance. Mais pourquoi ce modèle séduit-il autant ? Ce type de contrat offre une bonne visibilité sur les coûts énergétiques, tout en répondant aux enjeux environnementaux actuels. Que du bonus ! Les collectivités et entreprises peuvent ainsi sécuriser leur approvisionnement en énergie, tout en affirmant leur engagement en faveur du développement durable.

 

C’est quoi les PPA (Power Purchase Agreement) ?

 

Un Power Purchase Agreement, ou PPA, est un contrat d’achat d’électricité conclu directement entre un producteur et un consommateur. Il repose sur une relation de long terme, souvent entre 5 et 25 ans. Pendant cette période, le producteur s’engage à fournir de l’électricité issue d’installations renouvelables comme des parcs solaires, éoliens ou des unités de biogaz

 

L’électricité peut être livrée de deux manières : soit directement sur le site de l’acheteur (PPA « sur site »), soit via le réseau public (PPA « hors site »). Le contrat s’accompagne de garanties d’origine attestant de sa provenance renouvelable. Concrètement, une fois le contrat négocié – durée, prix, volumes – le producteur construit et exploite l’installation. L’acheteur paie ensuite l’électricité selon les modalités fixées. 

 

Le gros avantage de ce système, c’est sa capacité à proposer un prix stable sur le long terme, à l’abri des fluctuations du marché, tout en s’inscrivant dans une logique de transition énergétique. De plus en plus d’entreprises y voient une façon concrète de structurer leur démarche environnementale.

 

Mieux comprendre le concept de PPA “sur site” et “hors site”

 

Dans le cas d’un PPA sur site, l’installation de production d’énergie est implantée directement sur le lieu de consommation. L’alimentation en électricité se fait alors via un réseau privé, sans passer par les infrastructures publiques. L’avantage de ce type de configuration est notamment d’éviter certaines taxes liées à l’acheminement, comme le TURPE ou la CSPE. 

 

À retenir : Attention ! Les PPA sur site ne doivent pas être confondus avec l’autoconsommation. Ici le producteur et le consommateur sont deux entités distinctes. 

 

À l’inverse, un PPA hors site repose sur un contrat de vente d’électricité générée par une installation située ailleurs, mais dédiée à un acheteur spécifique. C’est le cas par exemple de la SNCF, qui s’est engagée avec le producteur REDEN pour alimenter ses trains via quatre centrales photovoltaïques construites spécialement à cet effet. Ce modèle s’adapte tout particulièrement à des besoins énergétiques importants et répartis.

 

Power Purchase Agreement : contrats physiques ou contrats financiers ?

 

Les Power Purchase Agreements peuvent prendre deux formes bien distinctes : physiques ou financiers. Dans un contrat physique, l’électricité est réellement livrée par le producteur au consommateur, sans intermédiaire ni recours au marché de gros. Cela suppose une coordination fine, notamment un service d’équilibrage, pour gérer les écarts entre production et consommation. 

 

Bon à savoir : ce type de contrat peut concerner aussi bien une installation située sur le site de l’entreprise que dans un lieu distinct. 

 

À l’inverse, un PPA financier repose uniquement sur des échanges monétaires : l’électricité n’est pas directement livrée, mais vendue sur le marché. Dans ce cas de figure, le consommateur bénéficie d’un prix cible négocié pour la durée du contrat, souvent accompagné de garanties d’origine. Ce mécanisme est appelé “Contract for Difference”. Il ajuste la différence entre le prix cible et le prix du marché : si le prix spot est plus élevé, le consommateur paie la différence ; s’il est plus bas, le producteur rembourse !

 

Le succès grandissant des PPA

 

Assez récents sur le marché français, les PPA connaissent un engouement croissant depuis quelques années.

 

Un développement soutenu en Europe, une dynamique nouvelle en France

 

Longtemps réservés à l’Amérique du Nord, les Power Purchase Agreements gagnent désormais du terrain en Europe. L’Espagne, la Suède ou encore le Royaume-Uni enregistrent par exemple plusieurs gigawatts de capacités contractées sous PPA, loin devant la France qui, fin 2021, ne comptait que 0,7 GW. Ce retard s’expliquait par un contexte énergétique historiquement favorable : un mix dominé par le nucléaire et des prix de marché longtemps compétitifs. Les choses ont pourtant évolué, puisqu’au 31 mars 2024, la puissance du solaire atteignait 20,3 GW en France continentale.

 

Eh oui, le paysage évolue rapidement ! L’augmentation des prix de l’électricité et la sortie progressive des mécanismes de soutien public pour les premiers parcs renouvelables ont en effet changé la donne. Forcées de prendre des mesures, les entreprises redéfinissent leur stratégie d’approvisionnement. Dans ce contexte, les PPA apparaissent comme une solution vraiment pertinente pour sécuriser leur budget énergie sur le long terme. 

 

À retenir : la création en 2023 d’un fonds de garantie par l’État français pour soutenir ces contrats témoigne de l’intérêt croissant autour de ce modèle.

 

PPA : des entreprises pionnières et un marché en structuration

 

De grandes entreprises ont déjà franchi le pas. Par exemple, dès 2019, EDF a signé avec Metro France un contrat de trois ans via sa filiale Agregio. Il porte sur 25 GWh d’électricité éolienne par an, couvrant l’intégralité d’un parc en Eure-et-Loir. De son côté, la SNCF a conclu un accord de 25 ans avec Voltalia pour l’électricité issue de trois futures centrales solaires dans le sud de la France. À la clé : 143 MW de puissance ! Ce contrat, inédit par son volume et par son prix, devrait couvrir 3 à 4 % de la consommation électrique ferroviaire nationale. De son côté, le groupe Arkema a élargi le champ des PPA au gaz renouvelable, grâce à un contrat signé en 2023 avec Engie pour l’achat de 300 GWh de biométhane par an sur dix ans. On avance, on avance !

 

Ces exemples de taille nous démontrent la diversité des modèles, des énergies concernées et des objectifs poursuivis. La France semble finalement bien lancée dans l’univers des PPA ! Ces acteurs ne se contentent plus de souscrire des contrats classiques : ils cherchent à établir des partenariats directs avec des producteurs d’électricité renouvelable. Ces engagements permettent de bénéficier de prix négociés, parfois indexés sur l’inflation, tout en renforçant l’image environnementale de l’entreprise. De leur côté, les producteurs s’assurent des revenus sur la durée. Ils peuvent ainsi financer plus facilement leurs projets, en dehors des appels d’offres publics. 

 

Bon à savoir : jusqu’ici, les PPA en France concernaient surtout le solaire, mais l’éolien séduit de plus en plus, notamment pour sa capacité de production plus constante.

 

Quels secteurs sont concernés par les PPA ?

 

Pas de jaloux : tous les secteurs professionnels peuvent tirer parti d’un Power Purchase Agreement ! Toutefois, certains en particulier y trouvent des bénéfices particulièrement concrets. C’est notamment le cas dans l’industrie, où la consommation énergétique est élevée. Ces contrats permettent alors de lisser les coûts sur plusieurs années, tout en sécurisant l’accès à une électricité issue de sources renouvelables. 

 

Le secteur tertiaire est lui aussi concerné. Il y voit un outil pour renforcer ses engagements RSE, notamment en lien avec le décret tertiaire, qui impose des objectifs de réduction des consommations énergétiques. Côté collectivités aussi, les PPA s’inscrivent dans une logique de transition énergétique, tout en offrant une forme d’indépendance vis-à-vis des marchés traditionnels. 

 

Finalement, quels que soient votre profil et vos objectifs (maîtriser les dépenses, verdir votre activité ou répondre à des obligations réglementaires), les PPA s’adaptent à de nombreuses réalités.

 

Le gaz se met lui aussi aux PPA !

 

Si les PPA ont longtemps concerné l’électricité, ce n’est plus exclusivement le cas. Le gaz bas-carbone entre également dans la danse. Depuis 2020, des contrats d'approvisionnement en biométhane, similaires aux PPA électriques, se développent entre producteurs et industriels. 

 

Bien que son coût reste supérieur à celui du gaz fossile, le biométhane séduit de nombreuses entreprises par sa production locale et sa capacité à renforcer la sécurité énergétique. Au final, pour de nombreuses entreprises, accepter un prix légèrement plus élevé s’inscrit dans une logique de différenciation, tout en les aidant à répondre à des exigences réglementaires sur l’incorporation d’énergies renouvelables, en particulier dans les secteurs les plus émetteurs comme le transport. 

 

Les chiffres à retenir : en France, près de 500 méthaniseurs sont déjà raccordés au réseau, et la filière connaît une dynamique forte. Selon l'association France Gaz, la production pourrait couvrir 20 % de la consommation nationale d’ici 2030, grâce à la valorisation de déchets agricoles et agroalimentaires.

 

Comment mettre en place un contrat Power Purchase Agreement en entreprise ?

 

Vous pensez qu’un contrat d’achat direct d’électricité ou de gaz pourrait vous convenir ? Découvrez comment le mettre en pratique !

 

Des étapes structurées pour construire un contrat solide

 

Mettre en place un Power Purchase Agreement au sein de votre entreprise demande trois atouts : 

 

  • rigueur, 

  • anticipation,

  • accompagnement. 

 

Dans la mesure où ce type de contrat s’inscrit dans la durée, il nécessite une sérieuse réflexion stratégique en amont. Première étape : évaluer avec précision vos besoins énergétiques actuels et futurs. Il est en effet essentiel de projeter votre consommation à moyen et long terme pour définir les volumes à contractualiser. Une fois ces données consolidées, vous pouvez identifier le type d’énergie souhaité (solaire, éolienne, biométhane…). À partir de là, vous serez en mesure de rechercher les producteurs ou projets susceptibles de répondre à vos critères.

 

Un appel d’offres est ensuite lancé, appuyé par un cahier des charges technique qui précise : 

 

  • la durée d’engagement envisagée, 

  • les modalités tarifaires, 

  • les volumes attendus, 

  • les exigences liées aux garanties d’origine. 

 

À la réception des propositions débute une phase de négociation avec les producteurs ou leurs intermédiaires. Cette étape permet d’ajuster le contrat à vos contraintes budgétaires et opérationnelles. Une fois l’accord trouvé, le contrat est signé et enclenche la mise en œuvre du projet par le producteur : construction ou mobilisation de l’installation, mise en service, raccordement éventuel, etc. 

 

Bon à savoir : ce processus peut durer plusieurs mois, voire plus d’un an selon la complexité du projet. Anticipez !

 

L’accompagnement par un courtier en énergie : un soutien précieux

 

Faire appel à un courtier en énergie, comme Place des Énergies, peut grandement faciliter votre démarche. Après tout, à chacun son cœur de métier, et les négociations de contrats, c’est notre savoir-faire ! 

 

Nos experts agissent comme intermédiaires entre votre entreprise et les producteurs d’énergie, en vous guidant à chaque étape du processus. Leur rôle commence dès l’analyse de votre profil de consommation et l’identification de la meilleure stratégie d’achat à adopter. Grâce à notre connaissance approfondie du marché et de ses acteurs, nous sommes en mesure de présélectionner des offres pertinentes, négocier des conditions contractuelles favorables et sécuriser l’ensemble du processus jusqu’à la signature. Que demander de plus ? La confiance, bien sûr ! Place des Énergies est membre du Syndicat des Courtiers en Énergie, extrêmement exigeant sur le sérieux de ses adhérents. Et nous en sommes fiers !

 

Nos experts en énergie peuvent vous aider à comparer différentes solutions (PPA physiques, financiers, sur site ou hors site), à comprendre les risques associés et à vous projeter sereinement sur le long terme. Un gain de temps inestimable, pour des chefs d’entreprises et leurs équipes déjà bien occupés à développer leurs projets !


 

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Les contrats d'achat direct d'électricité (PPA), en bref…

 

Les PPA ne sont plus réservés à quelques pionniers. Ils s’invitent désormais dans les réflexions de nombreuses entreprises, peut-être même la vôtre ! Ce type de contrat change la donne en matière d’énergie : plus qu’un simple achat, c’est un engagement sur le long terme, avec un partenaire, dans une logique de transition concrète. Vous sécurisez vos coûts, vous contribuez à une énergie plus propre, et vous gagnez en cohérence avec vos engagements environnementaux. Alors oui, cela demande un peu de préparation et un bon accompagnement… mais les bénéfices sont là. Et surtout, vous gardez la main ! Dans un contexte où les prix de l’énergie peuvent évoluer du jour au lendemain, avoir de la visibilité, ça fait du bien. Si vous réfléchissez à votre avenir énergétique, les contrats d’achat direct d’électricité ou de gaz méritent clairement une place sur la table des négociations !