Analyse du marché de l’électricité et du gaz naturel : zoom sur le mois de septembre 2025
Le mois de septembre 2025 marque le début de la rentrée et n’a pas été de tout repos sur le marché de l’énergie. Place des Énergies décrypte pour vous les faits marquants du mois : conflits géopolitiques, instabilité politique, bilan de l’été 2025 avec des températures extrêmes et leurs répercussions sur les marchés de gros de l’électricité et du gaz naturel. Retrouvez ici les fluctuations des prix spot, les raisons des variations et un focus sur les perspectives pour le mois prochain.
Le résumé du mois de septembre 2025 : conflits géopolitiques, instabilité politique, actualité économique, fin de l’été…
Septembre 2025 aura été marqué par une forte agitation géopolitique.
D’abord, le conflit israélo-palestinien s’est intensifié : à Gaza, Israël affirmait avoir pris le contrôle de 40 % de la ville au 5 septembre, avec des bombardements intensifs réguliers tout au long du mois. La reconnaissance de l’État de Palestine par plusieurs nations lors du sommet de l’ONU, du 23 au 27 septembre, dont la France, le Royaume-Uni, le Portugal, le Canada, l’Australie… a renforcé les tensions diplomatiques.
Parallèlement, le conflit russo-ukrainien a pris des proportions inquiétantes pour l’Europe. Des incursions aériennes ont touché des pays membres de l’OTAN, la Pologne le 10/9, la Roumanie le 13/9, puis l’Estonie le 19/9, renforçant la crainte d’une escalade des tensions. Ces actions russes sont survenues en réponse à l’annonce de 26 pays s’engageant à déployer des troupes en Ukraine en cas d’un cessez-le-feu entre l’Ukraine et la Russie.
Sur le plan national, la France connait une crise importante causée par une instabilité politique. Le 8 septembre, François Bayrou a été contraint de démissionner après un vote de défiance à l’Assemblée nationale. Le 9 septembre, Sébastien Lecornu, ex-secrétaire d’État à la Transition énergétique et ministre des Armées, a été nommé Premier ministre. Sa nomination provoque des interrogations sur le calendrier du programme nucléaire prévu (14 nouveaux réacteurs) et des politiques climat/énergie.
De plus, plusieurs mouvements sociaux ont rythmé le mois de septembre, engendrant des perturbations : le 10 et 18 septembre, le mouvement « Bloquons tout ! », le 26 septembre, la mobilisation des agriculteurs menée par le FNSEA.
L’été 2025, officiellement terminé le 22 septembre, aura été le troisième le plus chaud jamais enregistré en France depuis 1900, avec deux épisodes de canicule fin juin et mi-août. Ces évènements climatiques impactent fortement la demande électrique (climatisation) et la disponibilité hydraulique, notamment en période de faible pluie.
Sur le plan économique mondial, la Réserve fédérale américaine a baissé ses taux d’intérêt d’un quart de point, établissant un niveau entre 4 et 4,25 %, le plus bas depuis trois ans. Cette manoeuvre vise à stimuler l’économie, mais elle comporte le risque de raviver l’inflation, ce qui peut peser sur les coûts des importations énergétiques.
Le marché de l’électricité sous haute tension : retour sur l’évolution des prix sur ce marché en septembre 2025
En septembre 2025, les prix de l’électricité sur les marchés de gros (EEX / EPEX Spot) ont été marqués par une tendance à la baisse. On note un prix spot de l’électricité à 60,16 €/MWh le 1er septembre, 60,66 €/MWh le 8 septembre, puis 58,46 €/MWh le 15 septembre et 57,71 €/MWH le 22 septembre.
Plusieurs éléments ont marqué ce mois :
- La grève des électriciens et gaziers : depuis le 2 septembre, la FNME-CGT a lancé un mouvement revendicatif pour la hausse des salaires et la baisse de la fiscalité de l’énergie. Cette manifestation, étendue aux journées de mobilisation nationale, a perturbé la production nucléaire, hydraulique et gazière, en renforçant la pression sur le système électrique.
- La gestion de crise à Flamanville : le réacteur nucléaire, indisponible depuis juin, reste sous surveillance. L’Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection (ASNR) exige d’EDF un plan détaillé de gestion de crise et de suivi des équipements de sécurité d’ici début octobre. Cette situation prolonge les incertitudes sur les capacités de production du parc nucléaire français.
Focus sur l’évolution des prix du gaz naturel en septembre 2025
En ce qui concerne le gaz naturel, la courbe des prix spot oscille entre 30,67 €/MWh le 1er septembre, 31,46 €/MWh le 8 septembre, puis descend à 31,05 €/MWh le 15 septembre, pour être à 30,75 €/MWH le 22 septembre.
Les principaux faits repérés :
- L’Union européenne a réaffirmé sa volonté de réduire la dépendance au gaz russe « aussi rapidement que possible » lors de la réunion des ministres de l’Énergie à Copenhague le 5 septembre. Certains pays comme la Slovaquie, la Hongrie et l’Autriche expriment des craintes concernant leur approvisionnement, ce qui montre les divergences au sein de l’UE, malgré un appel à l’unité.
- La Norvège a réduit ses flux par gazoduc en raison de maintenances saisonnières, obligeant plusieurs États européens à augmenter leurs importations de GNL (gaz naturel liquéfié), notamment depuis les États-Unis, pour compenser.
- Un rapport de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) alerte que les gisements mondiaux de pétrole et de gaz déclinent plus vite que prévu. Pour simplement maintenir la production, d’énormes investissements seront nécessaires, ce qui pourrait exercer une pression sur les prix à moyen terme.
Quelles perspectives pour le marché de l’énergie en octobre 2025 ?
Pour le mois d’octobre, quelques changements peuvent impacter le marché de l’énergie.
- Passage au pas de 15 minutes pour le marché Spot de l’électricité
À compter du 1er octobre, le marché Spot de l’électricité en France basculera officiellement sur des pas de 15 minutes. Ce changement impose que les contrats, notamment ceux de complément de rémunération (CR) pour les énergies renouvelables, s’adaptent pour rester cohérents. Ce pas plus fin permettra une meilleure intégration des variations de production renouvelable et une réponse plus précise aux fluctuations de la demande. Pour les entreprises, cela se traduit par une exigence accrue de prévision, une gestion renforcée de la puissance souscrite et une moindre marge pour l’erreur. Une variation horaire forte ou un déséquilibre non anticipé doivent être gérés immédiatement.
- Risque accru d’approvisionnement et effets climatiques
Avec l’approche de l’automne et la forte probabilité de la baisse des températures, la demande de chauffage va monter. Les enjeux deviennent doubles pour le gaz (stocks, sécurité des importations) et pour l’électricité (baisse de la production renouvelable hydraulique, éolienne ou solaire selon les régions, moindre alimentation solaire). Les conflits internationaux et les décisions politiques autour de la réduction du gaz russe ou des sanctions peuvent peser sur la disponibilité du GNL ou des autres sources d’approvisionnement.
- Stabilité du nouveau gouvernement français
Les décisions budgétaires à venir du prochain gouvernement Lecornu auront un impact sur les investissements dans le secteur de l’énergie.
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