Gaz naturel


 

Peut-on payer les livraisons de Gazprom en roubles et respecter les sanctions imposées à la Russie ? C’est la question qui continue de secouer les marchés du gaz. Plusieurs grands énergéticiens, dont Engie et ENI, ont annoncé avoir trouvé un système de paiement permettant de respecter les sanctions (via un dépôt en euros dans un compte ouvert à Gazprombank), d’autres ont exclu toute idée de changer le mode de paiement. Toutefois, les acteurs de marché sont de plus en plus confiants dans la possibilité d’un compromis, ce qui a entraîné une baisse des prix du gaz la semaine dernière.  

 

Autre événement marquant, le TSO de gaz ukrainnien (GTSOU) a annoncé le 11 mai avoir déclaré la force majeure sur son contrat de transit et ne plus accepter de nomination sur le point d'entrée de Sokhranivka. Depuis, les flux de gaz russes traversant l’Ukraine ont diminué. 

 

Finalement, la CE a annoncé le 18 mai son plan, “RepowerEu” qui permettrait de rendre l’UE indépendante du gaz russe “dès que possible”. Les principales mesures sont un relèvement de son objectif d'efficacité énergétique pour 2030 à 13% par rapport aux niveaux de référence de 2020, contre 9% actuellement. L’UE a également décidé de relever à 45% la part des énergies renouvelables dans le bouquet énergétique global d'ici 2030, contre 40% aujourd'hui. A court-terme, la CE propose un mécanisme d'achat conjoint volontaire pour négocier et passer des contrats au nom des États membres participants afin d'acheter du gaz naturel sur les marchés mondiaux.


 

Electricité  

 

La malédiction des indisponibilités nucléaires frappe encore. EDF a annoncé le 19 mai réviser son objectif de production 2022 à la baisse de 5% à 280-300TWh. En cause, les mêmes problèmes de corrosion, qui sont un défaut de design qui impacte toute une série de réacteurs (plus précisément les réacteurs dont le design a été “francisé” afin de s'affranchir des brevets de Westinghouse). 

 

EDF a aussi annoncé vouloir arrêter les réacteurs de 1,3 GW Paluel 2, Penly 2 St Alban 2 et Cattenom 1 en 2023 pour examen.


Ces annonces ont poussé les prix français à des niveaux records et ce malgré une accalmie sur les marchés du gaz. Le prix français pour l'électricité au T1 2022 s’élevant actuellement au double des prix allemands. Le prix “peakload” (livraison durant les heures de 8h à 20h en semaine) au T1 2022 s'élève à plus de 1000 euros/MWh.