Tendances de l'énergie 27/02/2024
Tendances gaz naturel
La baisse des prix du gaz continue, mais commence doucement à stagner. Après une forte chute entre le 31 janvier et le 14 février (- 4,93 €), le prix diminue seulement de 1,07 € entre le 14 et le 23 février. Le 19 février, le prix PEG du gaz sur l’EEX a atteint un seuil record de 27,10 €. Il remonte à 27,84 € le lendemain, mais amorce une nouvelle baisse les jours qui suivent. Le lundi 26 février, on constate une nouvelle hausse +0,48 € par rapport au vendredi précédent.
La directrice générale d’Engie, Catherine MacGregor, prévoit un rebond de la demande de gaz, facilité par la baisse des prix. L’énergéticien français constate en effet “un léger retour de la demande” en janvier 2024. MacGregor affirme que ce regain pour l’achat de gaz est lié aux stocks de gaz naturel européen élevés, à l’offre abondante ainsi qu’à une faible demande en Asie et en Europe. Selon elle, si ces conditions restent stables, l’hiver 2024-2025 devrait, à son tour, être “fluide du point de vue de la sécurité en approvisionnement”.
Côté GNL, le démarrage du terminal terrestre du port de Stade, en Allemagne, a été reporté à 2029, après acceptation de la Commission européenne. Ce projet avait débuté avant la guerre en Ukraine, sous pression américaine, qui poussait déjà l’Allemagne à se séparer du gaz russe. Dans un contexte de guerre, le pays pensait pouvoir sortir au plus vite de sa dépendance et installer sept terminaux flottants de GNL d’ici à 2026. Malheureusement, Hanseatic Energy Hub (HEH), l’opérateur chargé de l’installation, fait état de retards de construction à cause des réglementations qui évoluent et de la nécessité de mieux coordonner les chantiers terrestres et flottants de GNL.
Tendances électricité
Les prix de l’électricité suivent ceux du gaz, avec cependant une baisse plus constante. Alors que le prix du gaz a connu une forte baisse pour commencer à se stabiliser, la diminution du prix de l’électricité suit une descente plus stable. Entre le 31 janvier et le 19 février, le prix de l’électricité a baissé de 10,83 €. Il a encore perdu 1,93 € entre le 19 et le 23 février. Le lundi 26 février, on remarque une hausse de 2,21 € par rapport au vendredi précédent, se rapprochant du prix du début de semaine précédente. Le prix de baisse est toutefois plus important pour l’électricité.
Les prix baissent, malgré les retards de livraison prévus sur les nouveaux EPR2. En parallèle, la disponibilité du parc nucléaire français est conforme aux objectifs annoncés par EDF. Elle s’établit à 45,7 GW au 20 février, soit une augmentation de 500 MW en une semaine. Pour la semaine prochaine, EDF prévoit une baisse, à 45,2 GW, puis une disponibilité moyenne de 46 GW en février et 45,7 GW en mars. Nous verrons si la réalité de cette capacité impactera les prix de l’électricité dans les semaines et mois à venir.
Le gouvernement français publie un projet d’arrêté qui prévoit un doublement des objectifs de déploiement solaire annuel, avec 6 GW/an à venir au lieu des 3 à 4,8 GW/an actuel. Le but est de garantir des prix d’achat rentables pour les installations photovoltaïques sur les toits ou les ombrières. Le projet voudrait que 1,8 GW/an soit des installations solaires sur toiture de moins de 500 kW. L’objectif actuel de la programmation énergétique est de 1,3 GW/an.
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