Tendances de l'énergie 18/02/2025
Tendances gaz naturel
Le prix PEG du gaz sur l’EEX connaît une nouvelle baisse assez impressionnante. Entre le 12 et le 13 février, le prix baisse de 3,37 €/MWh. En une semaine, les prix passent de 43,86 €/MWh à 37,24 €/MWh le 17 février.
Depuis trois ans, l’UE a versé près de 100 milliards d’euros à la Russie pour ses importations de gaz, malgré la volonté de réduire sa dépendance énergétique.
Si les importations de gaz russe par gazoduc ont chuté, celles de gaz naturel liquéfié (GNL) ont bondi, représentant désormais 31 % du total européen. Ce maintien des flux financiers alimente directement l’économie russe, renforçant le régime de Poutine en pleine guerre en Ukraine.
La France, premier importateur européen de GNL russe, a payé 9 milliards d’euros depuis 2022 et a même facilité le réexport de gaz vers d’autres pays. Cette position fragilise la cohérence des engagements européens et retarde les sanctions ciblées sur le GNL, dont l’interdiction des transbordements qui ne sera effective qu’en mars. À terme, cette inertie complique l’indépendance énergétique européenne et accroît les tensions sur le marché du gaz, entre diversification et sécurité d’approvisionnement.
Tendances électricité
La chute des prix de l’électricité sur l’EEX est semblable à celle des prix du gaz. Entre le 12 et le 13 février, le prix perd 3,39 €/MWh. En une semaine, les prix passent de 74,64 €/MWh à 66,25 €/MWh le 17 février.
La demande d’électricité en Europe ne retrouvera pas son niveau d’avant-crise avant 2027, ce qui limite la pression sur le réseau, mais ralentit aussi certains investissements.
Cette reprise progressive, couverte en grande partie par les renouvelables, entraîne un recul structurel du charbon et du gaz dans le mix énergétique, avec un impact direct sur leur rentabilité. En France, la montée en puissance de l’éolien et du solaire transformera le paysage énergétique, l’éolien dépassant bientôt l’hydroélectricité. Cette évolution impose une adaptation du réseau et un renforcement du stockage pour éviter des déséquilibres.
La hausse de la production nucléaire consolide la position exportatrice de la France, qui a battu un record en 2023. Cependant, la faiblesse de la demande intérieure freine les revenus du marché de gros, rendant certains investissements plus incertains à court terme. La transition énergétique avance, mais avec des arbitrages économiques de plus en plus stratégiques.
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