Pas 15 minutes : changement sur le marché Spot électrique
C’est officiel : à partir du 1er octobre 2025, le marché Spot de l’électricité basculera sur un pas de 15 minutes. Une annonce qui peut paraître technique, mais qui aura un impact bien concret pour les producteurs d’énergie. Ce nouveau rythme, imposé par l’Europe et déjà adopté chez plusieurs voisins, vise à mieux intégrer les énergies renouvelables et à rendre le système électrique plus réactif. En France, cela signifie aussi une mise à jour des contrats de complément de rémunération. Vous êtes concerné ? Curieux de comprendre ce que ce changement implique dans la pratique ? Bien que la situation soit un peu technique, Place des Énergies fait pour vous le point sur la situation dans un jargon clair !
Passage au pas 15 minutes : de quoi s’agit-il ? Quels enjeux ?
Depuis le 1er janvier 2025, le règlement des écarts – ces fameux déséquilibres entre production et consommation d’électricité – se fait toutes les 15 minutes (au lieu de 30 auparavant). Le marché Spot va suivre le même chemin.
Un changement réglementaire pour mieux suivre la réalité du terrain
Le passage de 30 à 15 minutes en début d’année s’inscrit dans une dynamique européenne portée par le paquet « Énergie propre ». Cette dernière est encadrée par plusieurs textes réglementaires. Concrètement, ça veut dire quoi ?
Cela veut dire que les acteurs du secteur de l’énergie doivent désormais être plus précis dans leur prévision et leur gestion de l’équilibre électrique. Par ailleurs, le marché Spot, qui fonctionnait jusqu’ici à l’heure, basculera lui aussi au pas de 15 minutes à partir du 1er octobre.
À retenir : il ne s’agit pas seulement d’une mise à jour technique, mais d’un pas important vers une meilleure intégration des énergies renouvelables dans notre mix électrique.
Il faut en effet savoir que les énergies comme le solaire ou l’éolien évoluent rapidement au fil de la journée. Ainsi s’est-on rendu compte qu’un pas de temps à l’heure lisse un peu trop leur réalité… En passant à 15 minutes, on capte davantage ces variations et on colle mieux à la vraie production ! Résultat : les signaux-prix seront plus fins, plus justes et surtout plus utiles pour favoriser des solutions flexibles comme les batteries ou la réponse à la demande. Tout ça dans quel but ? Rendre le système électrique plus réactif, plus fiable et mieux connecté aux autres marchés européens.
Pas 15 minutes : des impacts concrets pour les acteurs du marché
Derrière ce changement un peu technique se cachent des implications très concrètes, notamment pour les producteurs d’électricité renouvelable. Beaucoup de projets en France bénéficient en effet d’un contrat de complément de rémunération (CR). Son rôle ? Garantir un revenu en plus du prix Spot.
Or aujourd’hui, ce complément est calculé sur une base horaire. Avec le nouveau pas de 15 minutes, il faudra donc adapter ces contrats pour rester cohérent avec le fonctionnement du marché. Par exemple, la prime liée aux prix négatifs (qui incite à arrêter la production lorsque le prix est inférieur à zéro) pourrait bientôt se calculer sur un pas de 15 minutes, et non plus sur une heure entière.
La Commission de régulation de l’énergie (CRE) y va d’ailleurs de sa petite recommandation : que cette évolution soit appliquée à tous les contrats CR à partir du 1er avril 2026. D’ici là, une période transitoire est prévue, avec une prise en compte de la moyenne des quatre quarts d’heure pour les prix horaires.
En parallèle, les acteurs doivent adapter leurs outils :
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prévisions de consommation,
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courbes de prix,
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systèmes d’information, etc.
Bref, tout doit être recalé à 15 minutes ! Voilà un vrai défi pour les fournisseurs, agrégateurs ou opérateurs, qui doivent à présent jongler avec plus de données et une granularité plus fine.
Le saviez-vous ? Le passage initialement prévu en juin a été repoussé au 30 septembre, en raison de retards techniques.
Un système électrique plus réactif… mais aussi plus exigeant
Ce nouveau fonctionnement change la donne pour les acteurs du marché. Ils vont devoir s’adapter à un système plus fin, mais aussi plus exigeant. Suivez le guide !
Avec le pas 15 minutes, les responsabilités changent de camp
Derrière le passage au pas 15 minutes, nous observons surtout un vrai virage : celui d’un système où les acteurs de marché (et plus seulement RTE !) doivent veiller à l’équilibre du réseau. C’est ce que montraient déjà les analyses coûts-bénéfices faites en amont : une bonne partie des gains attendus repose sur une meilleure mobilisation des réserves par les responsables d’équilibre. Autrement dit, on passe d’un modèle où RTE compensait, à un modèle où chacun est davantage responsabilisé. En bref, avec des données plus fines à portée de main toutes les 15 minutes, les acteurs peuvent agir plus vite, mieux… et donc éviter que RTE n’ait à intervenir à tout bout de champ !
Finalement, c’est un peu comme si le pilotage du système électrique se faisait désormais à plusieurs mains. Et pour que ça marche, tout le monde doit être bien calé.
Un contexte énergétique qui pousse à accélérer
Vous vous en doutez, ce changement ne tombe pas du ciel. En effet, depuis plusieurs mois, les tensions s’accumulent : prix négatifs plus fréquents sur le spot, écarts importants sur le mécanisme d’ajustement… Le système devient de plus en plus instable. Résultat, RTE a été très clair sur le sujet au printemps 2025, en précisant que si l’on veut que ça fonctionne, chacun doit jouer son rôle !
L’équation est simple : plus le pas de temps est court, plus il faut être précis. Ce nouveau rythme n’est donc pas qu’une réponse aux objectifs européens — il prépare surtout un système plus dynamique, plus réactif… et moins tolérant à l’improvisation.
Passage au pas 15 minutes : que faut-il retenir ?
Avec le passage au pas de 15 minutes, le secteur électrique entre dans une nouvelle ère : plus rapide, plus précise, mais aussi plus tendue. Ce changement technique fait basculer tout un fonctionnement en place vers un système où chaque quart d’heure compte. Pour les acteurs, cela veut dire plus de données à traiter et moins de marge pour l’erreur. Bref, on ne pilote plus à vue : on ajuste, on anticipe, on s’aligne !
Et demain alors ? Avec l’électrification croissante des usages, le développement du stockage, des flexibilités ou encore du pilotage automatisé, cette granularité deviendra peut-être la norme… voire la base pour aller encore plus loin. Finalement, le pas 15 minutes n’est-il pas juste le début d’un système qui apprendra à s’autoréguler en temps quasi réel ? L’avenir nous le dira !