Naturgy : le géant espagnol du gaz naturel dévoile ses résultats pour 2024
Le géant espagnol de l’énergie, Naturgy, vient de publier ses résultats financiers pour l’année 2024. Ils sont marqués par un recul de 4,3 % de son bénéfice net : 1,90 milliard d’euros, contre 1,99 milliard en 2023. Sans surprise, cette baisse s’explique en grande partie par la chute des prix du gaz en Europe. Après l’envolée des cours provoquée par la crise énergétique de 2022, le marché a en effet amorcé un net repli l’an dernier, impactant directement les performances du groupe.
Les turbulences ne s’arrêtent pas là, puisqu’en parallèle, Naturgy fait face à des spéculations croissantes sur une possible réorganisation de son actionnariat. Un point préoccupant, qui alimente les interrogations quant à son avenir stratégique. Ces résultats interviennent donc dans un contexte ô combien incertain pour le secteur énergétique, où volatilité et adaptation sont devenues la norme. Que faut-il retenir ?
2024, ou la chute du cours du gaz
Comme le prouvent nos articles sur les tendances de l’énergie, l’année 2024 aura été marquée par une chute des prix du gaz en Europe. Bien sûr, ce phénomène a directement pesé sur les résultats financiers de Naturgy.
Anciennement nommé Gas Natural Fenosa, le groupe rebaptisé en 2018 a toutefois dégagé un bénéfice net de 1,90 milliard d’euros sur l’année. Bien que ce chiffre nous semble vertigineux, il présente une légère baisse par rapport aux 1,99 milliard enregistrés en 2023.
Le marché du gaz étant en baisse, cette perte n’est pas une surprise. Elle reste cependant légèrement au-dessus des attentes du groupe, qui tablait sur 1,8 milliard d’euros de bénéfices. La casse semble donc quelque peu limitée ! L’EBITDA, de son côté, s’est établi à 5,37 milliards d’euros, dépassant les 5,3 milliards initialement prévus.
Bon à savoir : L’EBITDA (Excédent Brut d’Exploitation) est un indicateur financier qui mesure la rentabilité d’une entreprise avant la déduction des charges financières, des impôts et des amortissements. Dans le marché du gaz, il permet d’évaluer la performance opérationnelle d’un groupe, en excluant l’impact des fluctuations des prix de l’énergie et des coûts de financement.
Comme l’ensemble du secteur, Naturgy a subi les effets d’un marché du gaz bien moins tendu qu’en 2022 et 2023. Rappelons qu’à ce moment-là, la crise énergétique provoquée par l’invasion russe en Ukraine avait, en effet, fait grimper les prix à des niveaux records ! Malgré ce contexte moins favorable, le groupe espagnol affiche sa résilience face à un marché en pleine mutation. Son président, Francisco Reynés, a d’ailleurs salué les performances de l’entreprise. Mieux encore, il n’hésite pas à souligner l’engagement et la capacité d’adaptation de ses équipes face aux défis du secteur de l’énergie !
Le nouveau plan stratégique de Naturgy à l’horizon 2027
Le marché bouge, et Naturgy ne compte pas rester spectateur des fluctuations du marché ! Le groupe mise plutôt sur une stratégie ambitieuse pour les années à venir.
Naturgy exploite, avec Sonatrach, le gazoduc Medgaz reliant l’Algérie à l’Espagne. Or, le géant espagnol a annoncé le lancement d’un nouveau plan stratégique couvrant la période 2025-2027. Ce programme d’envergure prévoit une augmentation de 10 % des investissements, portant le total à 6,4 milliards d’euros, dont 75 % seront concentrés en Espagne.
Mais alors, pourquoi un tel investissement malgré un marché du gaz moins porteur ? Visionnaire avéré, Naturgy table ici sur un bénéfice net annuel moyen de 1,90 milliard d’euros sur cette période. Ce plan s’accompagne également d’une proposition de rachat d’actions, alors même que des rumeurs de réorganisation actionnariale persistent.
Finalement, dans un contexte de transition énergétique et d’incertitudes sur les prix, Naturgy souhaite surtout renforcer sa position, tout en sécurisant ses performances financières.
Entre réorganisation actionnariale et acquisitions : quid des rumeurs ?
Les rumeurs, parlons-en justement… Face aux spéculations persistantes sur son actionnariat, les résultats du groupe peuvent inquiéter. En juin dernier, l’énergéticien espagnol a vu échouer une tentative d’OPA du géant émirati Taqa, qui souhaitait acquérir plus de 40 % des parts détenues par les fonds d’investissement CVC et GIP. Si cette opération n’a pas abouti, des rumeurs indiquent que Taqa n’a, pour autant, pas renoncé à son ambition d’entrer au capital de Naturgy.
Et l’histoire des actions chez Naturgy ne s’arrête pas là ! Dans le même temps, l’investisseur australien IFM, déjà détenteur de 15 % des actions, pourrait en effet chercher à renforcer sa position. Forcément, ces mouvements stratégiques alimentent aujourd’hui les incertitudes autour de l’avenir de la gouvernance du groupe.
Les résultats de Naturgy, en bref…
Naturgy a récemment dévoilé des résultats 2024 marqués par un recul de son bénéfice net, malgré une hausse des prix au mois de juillet. Dans le même temps, le groupe fait face à des incertitudes sur son actionnariat. Ainsi, alors que le secteur énergétique traverse une phase de mutations profondes, l’évolution du capital du groupe pourrait bien redessiner son avenir.
Face à ces évolutions, la ministre espagnole de la Transition écologique, Sara Aagesen, a insisté sur la nécessité d’une stratégie de long terme pour Naturgy. Tout en écartant une participation de l’État espagnol dans le capital de l’entreprise, elle a souligné l’importance d’attirer des investisseurs engagés sur la durée.
L’article à lire : Dans quel pays le gaz est-il le moins cher en Europe ?