Comme à son habitude, Place des Énergies revient sur les grandes tendances du marché de l’énergie du mois passé. Si les prix de l’électricité et du gaz ont montré une tendance à la baisse à partir de mi-février, les marchés restent sous tension, notamment en raison de la hausse des taxes qui peuvent peser sur les factures des consommateurs finaux. Le contexte géo-politique particulier influence également les tendances du marché du gaz et de l’électricité. Place des Énergies décrypte alors pour vous les variations des prix spot et les enjeux pour les industries.


Février 2025 : un contexte géopolitique tendu


Le mois de février 2025 a été marqué par un climat géopolitique particulièrement incertain. La Guerre en Ukraine a été le centre de nombreuses négociations et discussions entre plusieurs chefs d’État. Donald Trump a fait connaitre son envie de nouer un partenariat avec l’Ukraine pour exploiter ensemble des ressources minières notamment. Les discussions semblent complexes et aucun terrain d’entente n’a pour l’heure été trouvé.

 

Au Moyen-Orient, la politique de Donald Trump alimente également l’instabilité, avec sa volonté de déplacer les populations de Gaza. La première phase du cessez-le-feu, en place depuis plusieurs semaines, doit arriver à son terme au début du mois de mars. Les tensions pourraient donc s’accentuer.


Un autre fait marquant de février 2025 est la tempête tropicale Garance, qui a frappé la Réunion le 26 février. Cette dernière pourrait avoir des répercussions indirectes sur le marché de l’énergie, notamment en perturbant certains approvisionnements ou infrastructures stratégiques. L’impact réel de cette catastrophe naturelle pourrait être limité.


Zoom sur l’évolution des prix de l’électricité en février 2025


En février 2025, le marché de l’électricité a connu d’importantes fluctuations, marquées par une forte hausse en début de mois, suivie d’une baisse progressive. Le 3 février, les prix atteignent 69,21 €/MWh. Cette hausse est causée par une chute brutale des températures en Europe et une production éolienne insuffisante. Sans oublier de mentionner l’arrêt inattendu du réacteur nucléaire Cattenom 3 (1,3 GW) jusqu’au 16 février. Cela a eu pour conséquence de limiter l’offre en électricité, accentuant les tensions sur le marché. Cette situation souligne une fois de plus la vulnérabilité du mix énergétique européen face aux imprévus climatiques et techniques. Après une hausse continue, le prix de l’électricité atteint 74,64 €/MWh le 10 février, avant d’entamer un recul progressif. Le 17 février, le prix spot redescend à 66,25 €/MWh, poursuivant sa baisse à 65,60 €/MWh le 21 février. Cette tendance se confirme fin février avec un prix de 64,96 €/MWh le 24 février.

 

Par ailleurs, l’accise sur l’électricité, taxe appliquée à la consommation finale d’électricité en France, connait une hausse à compter du 1ᵉʳ février 2025. Cette dernière est indexée sur l’inflation (+5,3 %) et s’élève donc à 33,7 €/MWh contre 21 €/MWh en 2024. En parallèle, le tarif d’utilisation des réseaux publics d’électricité (TURPE) connaît une revalorisation anticipée de 7,7 %, effective dès février au lieu du mois d’août habituellement. Ces évolutions fiscales et tarifaires viennent ajouter une pression supplémentaire sur le marché et sur les dépenses des industries.

 

Février 2025 : les tendances et facteurs impactant le gaz naturel


Le marché du gaz naturel a connu une évolution contrastée en février 2025, marqué par une hausse en début de mois, suivie d’un recul progressif. Le 3 février, le prix du gaz s’élève à 40,31 €/MWh, avant d’augmenter de 3,43 €/MWh pour atteindre 43,74 €/MWh le 10 février. Cette hausse s’explique par des tensions sur l’approvisionnement et l’incertitude géopolitique. Après son pic du 10 février, le prix spot du gaz descend à 37,24 €/MWh le 17 février, puis évolue légèrement à 37,74 €/MWh le 19 février, avant de se stabiliser à 37,42 €/MWh le 24 février. Malgré cette baisse, le marché du gaz reste sous pression, influencé par les décisions politiques et les ajustements stratégiques des grands acteurs du secteur.


Dans ce contexte, la Commission européenne cherche à minimiser le poids des coûts énergétiques sur l’industrie pour éviter une perte de compétitivité. Son plan vise à renforcer l’intégration des marchés de l’énergie au sein de l’UE et à sécuriser les contrats à long terme (PPA), offrant ainsi plus de stabilité aux entreprises européennes face aux fluctuations du marché de l’énergie.


Parallèlement, TotalEnergies soutient un éventuel accord avec Donald Trump sur l’exportation de gaz naturel liquéfié (GNL). Une telle collaboration réduirait l’approvisionnement en gaz russe par les Européens, mais accentuerait la dépendance au GNL américain , dont les coûts restent élevés. Par ailleurs, le président américain met une certaine pression à l’Europe pour intensifier les exportations de gaz et de pétrole vers le continent, avec comme menace la hausse des taxes douanières. Cela alimente l’incertitude et pourrait peser sur les prix à moyen terme.


Quelles prévisions pour le marché des énergies en mars 2025 ?


Avec l’arrivée des beaux jours, la pression sur la demande sur le marché de l’énergie devrait s’atténuer, limitant les tensions observées sur les marchés de l’électricité et du gaz en février. Toutefois, plusieurs incertitudes persistent, notamment liées à la guerre en Ukraine et à l’instabilité géopolitique au Moyen-Orient. Cela pourrait avoir des conséquences sur les approvisionnements tout en maintenant une certaine volatilité des prix.


En mars 2025, la Commission de régulation de l’énergie (CRE) prévoit une hausse du prix repère de vente du gaz, estimée à 2 % en moyenne. Cette augmentation s’explique principalement par des coûts d’approvisionnement en hausse sur les marchés de gros. Pourquoi ? Les stocks de gaz sont particulièrement bas après un hiver rigoureux, ce qui pourrait prolonger la tension sur les prix malgré une demande en recul.


Le marché de l’électricité, quant à lui, pourrait bénéficier d’une production des énergies renouvelables plus favorable avec le retour d’un climat plus doux, réduisant le recours aux centrales thermiques. Néanmoins, la variation des prix dépendra de la stabilité du réseau et des éventuelles perturbations d’approvisionnement en gaz, toujours déterminantes dans la formation des prix de l’énergie.

 

Si la tendance est à la baisse pour les prix de l’énergie en février 2025, la hausse des taxes pourrait peser lourdement sur le budget des industries. Optimiser les contrats d’énergie pour une entreprise devient donc un levier stratégique pour maîtriser les coûts. En ajustant votre abonnement ou en négociant un meilleur tarif du kWh, vous pouvez réduire significativement vos factures. Pour maximiser vos économies, faites-vous accompagner par un consultant en énergie et assurez-vous de choisir l’offre la plus adaptée à vos besoins.