Juin 2025 est pour l’instant le mois le plus marquant de l’année pour le marché de l’énergie. Entre flambée des prix, tensions géopolitiques et début de la période estivale avec des températures élevées, ce marché doit faire face à de nombreux défis. Les prix de l’électricité comme ceux du gaz naturel ont suivi une tendance à la hausse. Et les perspectives pour le mois de juillet ne laissent guère espérer un apaisement : les guerres au Proche et Moyen-Orient, le conflit russo-ukrainien et les premières vagues de chaleur annoncent un été sous haute tension énergétique. Place des Énergies vous livre son décryptage du marché de l’énergie en juin 2025 ainsi que des prévisions du mois de juillet pour mieux maîtriser vos dépenses.

 

Le résumé du mois de juin 2025 : guerres au Proche et Moyen-Orient, conflit russo-ukrainien, vague de chaleur…

 

La situation internationale a largement pesé sur le marché de l’énergie au cours du mois de juin 2025.

 

Le conflit russo-ukrainien s’enlise et s’intensifie. Après un léger espoir d’accalmie des tensions avec des échanges de prisonniers début juin lors de discussions en Turquie, les combats ont repris, et ils se sont même intensifiés, renforçant alors les inquiétudes sur la stabilité des approvisionnements énergétiques en Europe. La Russie refusant un cessez-le-feu avec l’Ukraine, l’Union européenne a donc réagi le 11 juin en proposant un nouveau paquet de sanctions contre le pays. Ces mesures ciblent notamment les secteurs énergétique et bancaire russes. Elles visent à asphyxier les ressources de guerre de la Russie, mais nécessitent encore l’approbation générale des États membres européens.

 

Parallèlement, le Proche et Moyen-Orient ont basculé dans une phase critique. Le 13 juin, Israël a mené des frappes sur des sites nucléaires iraniens, une action confirmée par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). Objectif : freiner le développement présumé de l’arme nucléaire par l’Iran. L'Iran a immédiatement riposté en lançant des missiles sur le territoire israélien, alimentant la crainte d’une extension régionale du conflit. L’escalade a franchi un nouveau palier le 22 juin avec l’entrée en guerre des États-Unis, où Donald Trump a donné l’ordre à ses troupes militaires de bombarder plusieurs sites nucléaires iraniens.

 

Outre ces tensions géopolitiques, les conditions météorologiques impactent directement le marché de l’électricité notamment. En effet, à partir du 19 juin, la France a été frappée par une vague de chaleur exceptionnelle. Le 20 juin, plusieurs départements ont d’ailleurs été placés en vigilance orange canicule. Le groupe EDF a alerté sur d’éventuelles restrictions de production sur certains sites nucléaires, comme celui du Bugey, en raison de la température élevée des eaux du Rhône, utilisées pour refroidir les réacteurs. D’autres sites restent sous surveillance : St Alban, Cruas ou encore Tricastin. Ces conditions extrêmes ont encore accru les tensions sur le marché de l’énergie.

 

Le marché de l’électricité sous haute tension : retour sur l’évolution des prix sur ce marché en juin 2025

 

Le marché de l’électricité a connu un mois de juin sous pression, avec des prix en nette hausse tout au long de la période. Sur EPEX Spot, le prix de gros de l’électricité en France s’est établi à 61,57 €/MWh le 2 juin, avant de grimper à 63,23 €/MWh le 9 juin puis à 67,88 €/MWh le 16 juin. Le prix de l’électricité se stabilise à 67,38 €/MWh le 23 juin.

 

Cette tendance à la hausse est portée par un contexte global défavorable et notamment à cause de la météo. Dans ce contexte, les gestionnaires de réseau et les fournisseurs d’électricité doivent jongler entre des contraintes techniques et une demande en hausse.

 

La canicule annoncée sur l’Europe, et notamment en France avec des pics de chaleur dépassant les 40°C, a accru la demande en climatisation et donc la consommation d’électricité. Parallèlement, les capacités de production ont été mises à mal. Le parc nucléaire français, pilier de l’approvisionnement en électricité, est confronté à un double défi : le risque de limitation de production à cause des températures élevées des fleuves et la réapparition de problèmes de corrosion sous contrainte (CSC) sur plusieurs réacteurs. Ces phénomènes techniques limitent la disponibilité des centrales et entretiennent des tensions sur le marché de l’électricité.

 

Le déficit de production hydroélectrique pèse également sur l’équilibre du marché. Le manque de précipitations réduit la production hydraulique, essentielle pour assurer le mix énergétique français.

 

Un autre point marquant de ce mois : la signature du contrat de filière nucléaire 2025-2028 par la France. Ce document stratégique engage la filière sur des objectifs ambitieux : meilleure maîtrise des coûts, renforcement des compétences industrielles, accélération de l’innovation et amélioration de la durabilité environnementale. Un signal fort qui souligne la place centrale du nucléaire dans la stratégie énergétique nationale.

Pour en savoir plus, Place des Energies vous informe sur les actualités du nucléaire.

 

Zoom sur la flambée des prix du gaz naturel en juin 2025

 

Le marché du gaz naturel a suivi la même tendance que celui de l’électricité, avec une progression constante des prix sur l’ensemble du mois. Sur l’EEX, le prix spot est passé de 32,95 €/MWh le 2 juin à 33,54 €/MWh le 9 juin, pour atteindre 35,37 €/MWh le 16 juin. Puis, en une semaine à peine, le prix du gaz a augmenté de 1,86 €/MWh soit 37,23 €/MWh le 22 juin. Une très légère baisse est constatée le lendemain, le 23 juin, à 36,94 €/MWh. Toutefois, cette baisse reste modérée et le prix du gaz peut être amené à croitre prochainement.

 

Malgré une baisse du tarif repère du gaz de 5,3 % annoncée par la Commission de Régulation Européenne le 1er juin, les marchés de gros ont continué de grimper. Cette situation paradoxale s’explique par les perturbations sur l’offre mondiale de gaz, accentuées par les tensions géopolitiques citées précédemment.

Le conflit naissant entre Israël et l’Iran a conduit à la fermeture de deux des principaux champs de gaz israéliens, Karish et Leviathan. Cette décision, prise pour des raisons de sécurité, a directement affecté les exportations vers l’Égypte, contraignant ce pays à se tourner vers le marché du gaz naturel liquéfié (GNL). Le détournement des cargaisons de GNL, initialement destinées à l’Europe, a contribué à la flambée des prix. Sur le marché TTF, la hausse a été spectaculaire : près de 6 % d’augmentation en une seule journée, le vendredi 13 juin, avec des cours dépassant les 38 €/MWh.

À ces tensions géopolitiques se sont ajoutés des incidents techniques, comme un arrêt imprévu sur une installation norvégienne, qui ont accentué la pression sur l’offre. Ces éléments mettent en avant la grande sensibilité des marchés européens du gaz aux perturbations de l’offre mondiale.

 

Quelles perspectives pour le marché de l’énergie en juillet 2025 ?

 

Le mois de juillet va bientôt débuter et le marché de l’énergie reste dominé par l’incertitude. Les tensions géopolitiques, loin de s’apaiser, pourraient continuer à alimenter la volatilité des prix. La situation au Proche et Moyen-Orient reste imprévisible, tandis que le conflit russo-ukrainien pourrait encore entraîner de nouvelles sanctions européennes.

 

Du côté du gaz, la hausse du tarif d’acheminement (ATRD7) dès juillet annoncée par la CRE viendra alourdir la facture des industries. Cette évolution, visant à couvrir les coûts de transport du gaz jusqu’aux entreprises, rappelle l’importance pour les acteurs BtoB de bien maîtriser l’ensemble des composantes tarifaires de leurs contrats.

 

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Sur le marché de l’électricité, les perspectives sont tout aussi incertaines. La production hydroélectrique reste sous pression, avec un recul de près de 19 % par rapport à 2024 en raison du manque de précipitations. Les analystes anticipent une forte volatilité des prix cet été : des pics potentiels lors des pointes de consommation, mais aussi des prix négatifs en milieu de journée lorsque la production solaire dépasse la demande. La flexibilité du réseau électrique européen sera mise à rude épreuve, renforçant la nécessité pour les entreprises d’adapter leur stratégie de consommation.

Dans ce contexte, il est donc essentiel de s’entourer de consultants experts en énergie dans l’optique d’optimiser votre contrat énergie ou de maîtriser vos dépenses. Dès maintenant, contactez un consultant pour une étude sur mesure.

Yann GUDIN

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