La récente suppression du ministère de la Transition énergétique, précédemment dirigé par Agnès Pannier-Runacher, dans le cadre d'un remaniement gouvernemental, a déclenché une vague d'inquiétudes et de critiques au sein de la classe politique et des groupes écologistes. Cette décision soulève des interrogations sur l'orientation future de la politique énergétique en France.


 

Les critiques face à la suppression du ministère de la Transition énergétique

 

La suppression du ministère de la Transition énergétique, avec son rattachement au portefeuille de Bercy, a généré des critiques virulentes, notamment émanant des Verts et des représentants du secteur des énergies renouvelables. Pour Julie Laernoes, députée Europe Écologie les Verts (EELV), cette décision traduit une orientation gouvernementale privilégiant l'économie au détriment des préoccupations environnementales. Elle souligne ainsi que le choix de traiter la question énergétique uniquement sous l'angle économique révèle les priorités du gouvernement, mettant en avant l'économie au détriment de l'écologie.

 

De manière similaire, Jules Nyssen, à la tête du Syndicat des Énergies Renouvelables (SER), exprime ses préoccupations quant à l'absence d'un ministère spécifiquement dédié à l'énergie. Selon lui, cette absence crée un signal négatif, générant un découragement parmi les investisseurs et industriels du secteur des énergies renouvelables. Cette réorganisation gouvernementale, en regroupant l'énergie sous un ministère plus vaste, risque de compliquer les relations et les contacts, compromettant ainsi le développement des énergies bas-carbone. Ces critiques pointent toutes vers une préoccupation partagée : la nécessité d'une approche spécifique et dédiée pour garantir le succès de la transition énergétique et le soutien aux énergies renouvelables.


 

La transition énergétique remise aux mains de Bercy

 

La décision de regrouper le portefeuille de l'industrie et de l'énergie sous la tutelle de Bercy, telle que présentée par une porte-parole du ministère de l'Économie, vise à intégrer de manière exhaustive les enjeux énergétiques dans la politique économique du gouvernement. L'objectif affirmé est de favoriser la réindustrialisation en adoptant une approche globale qui prend en compte les questions économiques et énergétiques de manière conjointe. 

 

Selon cette perspective, un ministère unique chargé à la fois de l'industrie et de l'énergie pourrait accélérer la réindustrialisation, considérant l'importance des coûts énergétiques pour l'industrie. Il serait aussi en mesure de maintenir ou développer une base industrielle solide, tant pour le nucléaire que pour d'autres sources d'énergie à faible émission de carbone.


 

Le rôle du ministère de la Transition écologique

 

Christophe Béchu, en charge de la transition écologique, voit sa position rétrogradée dans la hiérarchie gouvernementale. La conservation du pôle écologique à Matignon, qui a longtemps été le centre stratégique pour définir les trajectoires de réduction des émissions de gaz à effet de serre, ne semble pas compenser entièrement la disparition du ministère de la Transition énergétique.

 

Le ministère de la Transition écologique conserve néanmoins la responsabilité de la planification écologique, mais la rétrogradation de son ministre peut jouer sur son influence et son pouvoir de décision. La question est de savoir si ce ministère pourra maintenir sa capacité à façonner des politiques environnementales ambitieuses. Le défi consistera à préserver l'élan de la transition écologique tout en opérant au sein d'une structure gouvernementale réorganisée, dans laquelle les enjeux économiques semblent occuper une place prépondérante. L'avenir du ministère de la Transition écologique sera un indicateur clé de la volonté du gouvernement de maintenir son engagement envers les objectifs écologiques dans cette nouvelle configuration ministérielle.


 

Répercutions sur les énergies renouvelables

 

Le rapatriement de la transition énergétique à Bercy a aussi déclenché des inquiétudes au sein de la filière des énergies renouvelables. Les acteurs de ce secteur redoutent un possible manque de soutien politique en faveur du développement des énergies renouvelables. Plus particulièrement avec Bruno Le Maire, qui, bien que déclarant son engagement envers les énergies renouvelables, est associé à des positions pro-nucléaires. 

 

Lors de sa visite à la centrale nucléaire de Gravelines, il a tenu à réaffirmer son soutien aux énergies renouvelables. Il a clairement indiqué que son engagement en faveur du nucléaire ne compromettrait en aucun cas le développement des énergies renouvelables. Néanmoins, cette déclaration pourrait seulement servir à apaiser les préoccupations et à assurer que des initiatives continueront de bénéficier de son soutien (champs d'éoliennes offshore et panneaux photovoltaïques).

 

Selon Greenpeace, il s’agit d’un regrettable recul, illustrant une politique énergétique axée sur la relance du nucléaire, quelle qu'en soit la conséquence. L'ONG souligne sur son site internet que cette décision remet en question l'engagement du gouvernement envers les enjeux climatiques mondiaux, mettant en lumière une apparente obsession pour le nucléaire.

 

Arnaud Gossement, avocat et professeur associé à l’université Paris I, évoque l'impact néfaste et inquiétante de cette déconnexion entre énergie et climat. Il anticipe la publication prochaine des décrets d'attribution, détaillant la répartition des responsabilités entre les ministères. L'association France Nature Environnement (FNE) partage ces inquiétudes, déplorant la dégradation protocolaire du ministère de la Transition écologique, symbolisant, selon elle, un recul de la priorité environnementale dans le second mandat d'Emmanuel Macron. FNE appelle à garantir les moyens nécessaires au ministère en charge de l'écologie, insistant sur le maintien de la Direction Générale de l’Énergie et du Climat à son sein.


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