Tendances gaz naturel

 

Après une baisse phénoménale des prix depuis le début de l’année 2024, on observe une légère hausse entre le 23 février et le 4 mars. Alors que les prix avaient baissé de 6,70 € entre le 2 janvier et le 23 février 2024, les prix remontent de 3,24 € entre le 23 et le 4 mars. Ils passent de 26,61 € à 29,85 €.

 

Le 26 février, Emmanuel Macron évoque l’éventualité d’envoi de troupes européennes en Ukraine. Tout en affirmant qu’aucun consensus à ce sujet n’a été trouvé par l’UE, le président français estime que l’idée n’est pas exclue. Cette annonce a bouleversé la géopolitique européenne et mondiale. La récente hausse des prix du gaz peut être liée à cette annonce. Si des troupes européennes s’engageaient en Ukraine, la sortie du gaz russe serait inévitable et accélérée, faisant de la sorte augmenter les prix du gaz naturel sur le marché du gros. De même, la Commission européenne vient tout juste d’annoncer qu’elle ne renouvellera pas l’accord de transit gazier entre l’Ukraine et la Russie qui expire à la fin de l’année 2024.

 


 

Tendances électricité 

 

Tout comme ceux du gaz, les prix de l’électricité remontent. Entre le 2 janvier et le 23 février, les prix avaient chuté de 21,30 €. Entre le 23 février et le 4 mars, ils remontent de 8,94 €, passant de 66,76 € à 75,70 €.

 

La disponibilité nucléaire de la semaine dernière a été de 2,4 GW en dessous des prévisions d’EDF, à 42,8 GW. En janvier, la disponibilité des réacteurs était de 49,7 GW en moyenne, elle passe à 45,7 GW pour la moyenne de février. Le mois dernier, sur 56 réacteurs, 17 étaient à l’arrêt. En parallèle, EDF a récemment découvert des problèmes de corrosion sous contrainte sur deux soudures à Blayais 4 (910 MW). Ce réacteur devait reprendre du service le 17 mars, son arrêt est prolongé pour un mois supplémentaire. La santé actuelle du parc nucléaire français peut expliquer la hausse des prix sur cette semaine. 

 

D’autre part, les exportations d’électricité se portent bien, puisqu’elles ont atteint 7 TWh en février. Il s’agit de la plus grande quantité exportée depuis huit mois. Ces exportations sont boostées par la production accrue d’électricité en provenance du renouvelable.

 

Alors que WindEurope affirmait le 28 février que l’UE n’atteindrait pas son objectif éolien de 2030, le décret sur l’agrovoltaïsme devrait booster le solaire. D’un côté, l’UE devrait augmenter sa capacité éolienne de 425 GW pour atteindre l’objectif des 42,5 % d’énergie renouvelable, mais serait capable d’installer uniquement 200 GW supplémentaires. De l’autre, les installations solaires sur les terrains agricoles et forestiers prévues par le décret sur l’agrovoltaïsme devraient libérer des terrains inutilisables en agriculture pour étendre le parc solaire français. La France doit atteindre au moins 6,1 GW de capacité solaire supplémentaire par an jusqu’en 2028.


 


 

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